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La toute première station spatiale privée va décoller en 2025

La startup américaine Vast ambitionne de mettre Haven-1 en orbite d’ici deux ans. Elle deviendra la première représentante d’une nouvelle génération de stations privées qui vont redéfinir le rapport de l’humanité à l’espace.

Dans un communiqué repéré par Space.com, la startup américaine Vast vient d’annoncer qu’elle comptait déployer sa station spatiale commerciale Haven-1 en 2025. Si elle atteint son objectif, il s’agira de la toute première station spatiale privée de l’histoire de l’humanité — à moins qu’un concurrent ne lui grille la politesse.

Haven-1, c’est avant tout une preuve de concept censée démontrer la viabilité des technologies qui seront utilisées à bord de la station complète. Mais ce module de test est tout de même conçu pour être « entièrement indépendant ». Il s’agit d’un abus de langage, puisqu’une telle structure aura tout de même besoin d’être ravitaillée régulièrement. Mais elle embarquera déjà un système de support de vie fonctionnel qui permettra à quatre astronautes de respirer et de se sustenter pendant une mission de 30 jours.

En ce qui concerne l’approvisionnement en énergie, cette première version pourra délivrer environ 1000W en permanence. C’est assez modeste ; à titre de comparaison, l’ISS produit entre 80 et 120 kW. Mais ce chiffre va augmenter considérablement au fur et à mesure que de nouveaux panneaux solaires seront ajoutés avec l’arrivée de nouveaux modules.

Une infrastructure polyvalente avec gravité artificielle

L’équipage passera le plus clair de son temps à travailler sur des projets de recherche, et pas seulement en science fondamentale. Vast précise que Haven-1 a été conçu pour héberger une grande variété d’activités de fabrication. À terme, le module pourrait donc servir de base pour construire de véritables garages spatiaux, capables d’entretenir ou de réparer d’autres engins.

À plus long terme, on peut aussi imaginer en faire une vraie usine orbitale en bonne et due forme. Cela permettrait de fabriquer directement des engins comme des petits cubesats directement en orbite pour les déployer sans devoir lancer de fusée.

Vast mentionne aussi un système de gravité artificielle. De minuscules propulseurs, probablement à gaz comprimé, pourront mettre Haven-1 en rotation pour générer une force centrifuge. Cela permettra à l’équipage de se tenir debout, contrairement à l’ISS où les astronautes flottent en microgravité. Là encore, si les délais sont respectés, il s’agira d’une première mondiale.

Les pensionnaires auront aussi droit à un système de communication conforme aux standards modernes. Il permettra d’accéder à l’Internet terrestre en permanence par l’intermédiaire d’un point d’accès Wi-Fi standard.

La course aux stations privées s’accélère

Haven-1 sera mis en orbite en août 2025 par un lanceur Falcon 9 de SpaceX. Cette mission sera rapidement suivie par un second tir de Falcon 9, cette fois surmonté d’une capsule Dragon avec quatre astronautes à son bord. Le véhicule va s’arrimer à la station pendant un mois. Si tout se déroule comme prévu, il s’agira de la toute première mission à bord d’une station spatiale commerciale privée.

Mais il n’est pas exclu qu’un concurrent prenne Vast de vitesse. En effet, la startup est loin d’être la seule à travailler sur sa propre station. C’est même un axe de recherche majeur dans l’aérospatiale d’aujourd’hui. Nous sommes en effet dans une période où de plus en plus d’acteurs privés développent des technologies pour conquérir ce domaine longtemps réservé aux agences spatiales gouvernementales.

L’aube d’une nouvelle ère

Pour l’instant, la plupart d’entre eux se sont surtout manifestés du côté des lanceurs et des satellites. Mais les stations spatiales privées arrivent à grands pas pour combler le vide laissé par l’ISS, qui prendra sa retraite début 2030. La NASA a d’ailleurs déjà lancé des appels d’offres pour préparer cette échéance.

Parmi les lauréats de ces appels d’offres, on trouve notamment Blue Origin, l’entreprise de Jeff Bezos. Le milliardaire et ses troupes misent énormément sur ce concept. A terme, la firme ambitionne de devenir une véritable agence immobilière spatiale (voir notre article). Pour y parvenir, elle développe en ce moment un programme baptisé Orbital Reef. Il s’agit d’une gamme de stations spatiales privées qui pourront servir de laboratoire ou même d’hôtel orbital pour touristes fortunés.

On peut aussi citer Nanoracks avec sa station Starlab, attendue en 2027. Le titan de la défense américaine Northrip Grumman travaille également sur un projet similaire. Ces trois acteurs ont tous reçu plus de 100 millions de dollars de la NASA pour financer leurs projets de stations privées.

Il conviendra donc de rester attentif aux progrès des leaders du secteur, car les enjeux sont considérables. Ils dépassent largement le cadre de l’ISS. Certes, il est fondamental d’assurer la succession de la vénérable station. Mais il s’agit aussi de poser les bases d’une nouvelle ère, rien que ça. L’arrivée de ces stations permettra de démocratiser – toutes proportions gardées – l’accès à l’orbite terrestre, avec tout ce que cela implique pour le reste de la conquête spatiale. Rendez-vous d’ici quelques années pour assister au début de cette grande transformation.

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