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Un mystérieux avion spatial chinois revient sur Terre après 9 mois en orbite

Cet engin réutilisable pourrait devenir l’un des fers de lance de la logistique spatiale chinoise.

Dans un (très) bref communiqué de l’agence de presse gouvernementale Xinhua, l’agence spatiale chinoise a annoncé que son mystérieux avion spatial réutilisable était enfin rentré au bercail. Il boucle ainsi sa deuxième mission orbitale consécutive après avoir passé 276 jours en orbite.

« Le succès de l’expérience marque une avancée importante dans la recherche chinoise sur les véhicules spatiaux réutilisables, qui apporteront des méthodes plus pratiques et économiques d’utiliser l’espace de façon pacifique », explique le communiqué repéré par Space.com.

La formulation suggère que l’engin a atteint tous ses objectifs. Mais malheureusement, il est plus ou moins impossible de déterminer quel était le but de cette mission. L’agence n’a jamais révélé exactement quel genre de système elle comptait tester avec cet appareil. Et elle s’est montrée tout aussi discrète par rapport à son retour.

Paradoxalement, cette relative discrétion a généré une certaine fébrilité, notamment du côté des États-Unis. L’Oncle Sam suit de près les moindres faits et gestes de la Chine dans le cadre de leur rivalité politique et économique, et plusieurs institutions américaines ont donc suivi l’engin à la trace.

L’armée a notamment estimé que celui qui ressemble vaguement à l’X-37 de Boeing, évoluait à une altitude moyenne de 600 km. Il a profité de son séjour pour réaliser un tas de manœuvres orbitale diverses et variées.

L’US Army a aussi observé que l’engin avait relâché un objet de nature inconnue en orbite le 31 octobre dernier. Il pourrait s’agir d’un petit cubesat au service d’un programme scientifique. Mais étant donné qu’il est resté à proximité de l’avion pendant la quasi-totalité du vol, le plus probable est qu’il ait participé à tester certains systèmes du véhicule principal.

L’incarnation des progrès de l’aérospatiale chinoise

Impossible d’en savoir davantage en l’absence d’une confirmation officielle. Le seul point qui semble clair, c’est qu’il s’agit d’un véhicule de test qui doit contribuer au développement d’une nouvelle génération de vaisseaux réutilisables.

C’est un point éminemment important dans l’aérospatiale moderne. En effet, cette approche standardisée par SpaceX permet de réaliser des économies substantielles de temps, de ressources et d’argent. La plupart des opérateurs majeurs sont en train de se conformer à ce nouveau paradigme, désormais incontournable pour faire partie du gotha mondial de l’aérospatiale.

Jusqu’à très récemment, le contingent américain exerçait une domination sans partage à ce niveau grâce à la firme d’Elon Musk. Mais en ce moment, la chine progresse aussi de plus en plus rapidement sur ce segment.

Depuis le vol inaugural du CQQHQ, le tout premier prototype de lanceur réutilisable chinois qui a vu le jour en 2020, le pays de Xi Jinping s’est notamment doté d’une nouvelle version réutilisable de sa fusée Longue Marche 8 Y2. Ces efforts concernent aussi le secteur privé. Des tas de jeunes pousses chinoises contribuent activement à cette nouvelle course à l’espace. Et ce n’est probablement qu’un début.

Il sera donc intéressant d’observer l’évolution de cet engin encore mystérieux. D’ici quelques années, il jouera probablement un rôle considérable dans la logistique orbitale de la Chine. Il pourrait par exemple faciliter le déploiement de constellations de satellites ou l’envoi de matériel vers Tiangong, sa station spatiale flambant neuve.

À plus large échelle, il conviendra aussi de rester attentif aux retombées de ce bras de fer spatial entre superpuissances. Connaissant les enjeux stratégiques, politiques et économiques de cette industrie, il semble aujourd’hui évident que cette thématique va conditionner une part de plus en plus importante des relations internationales. Espérons donc que l’Europe saura aussi faire valoir ses arguments, même si le Vieux Continent accuse pour l’instant un retard considérable.

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2 commentaires
  1. la propagande américaine sur les médias occidentaux que très peu de gens savent qu’il y a une station orbitale chinoise qui est habitée en permanence.
    Tout cela parce que les américains ont interdit aux chinois de participer à L’ISSUE.

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