De l’hydrogène liquide pour un des successeurs de Concorde

Depuis la fin de Concorde en 2003, aucun autre avion n’a su égaler les performances de l’avion supersonique franco-anglais. Ces dernières années, plusieurs projets ont toutefois été annoncés pour relever le gant et proposer de nouveau des vols transatlantiques battant tous les records de vitesse ! C’est le cas de Destinus, une start-up suisse qui a présenté un nouvel avion capable d’atteindre la vitesse folle de Mach 5, soit 6.000 km/h (le Concorde se « contentait » de Mach 2, soit 2.180 km/h). Autrement dit, Paris et New York en 1 heure seulement…

Un projet prometteur et propre pour l’industrie aéronautique

Ces avions pourront transporter entre 25 et 30 passagers, ouvrant de nouvelles lignes de vol pour le transport de passagers et de fret dans le monde entier. En bonus, cet hypersonique n’émettrait que de la chaleur et de la vapeur d’eau lors de ses vols. Et pour cause : il utilise de l’hydrogène liquide. Un carburant choisi en raison de sa faible empreinte écologique et de son efficacité énergétique, trois fois supérieure à celle des avions traditionnels. Cette décision s’inscrit dans une volonté de décarboner l’industrie aéronautique, qui compte parmi les secteurs les plus polluants.

Concevoir un avion volant à l’hydrogène liquide nécessite de développer aussi un système de refroidissement actif pour maintenir la température de la structure de l’appareil. Elle doit être suffisamment basse pour résister à la chaleur externe. Lors des phases de décollage et d’atterrissage, l’avion utilisera des turboréacteurs fonctionnant à l’hydrogène liquide. En vol, il sera propulsé à des vitesses hypersoniques grâce à un moteur fusée-statoréacteur.

Destinus a de l’ambition. Selon Jean-Philippe Girault, directeur général de la filiale française, un premier vol est prévu pour 2024, avec une certification espérée en 2028. La commercialisation de ces avions hypersoniques devrait débuter en 2030. Ils offriront de nombreux avantages aux passagers et aux transporteurs de fret, notamment des durées de vol considérablement réduites, sans compromettre le coût, la polyvalence ni le niveau de bruit de l’appareil.

Travailler avec l’hydrogène liquide est un défi pour l’ensemble de la filière aéronautique. Destinus n’est pas le seul constructeur à s’intéresser à ce carburant : c’est le cas également d’Airbus, avec des travaux qui avancent sur ce front. L’entreprise suisse indique d’ailleurs qu’elle compte contribuer à l’amélioration de la filière hydrogène pour la rendre plus propre.

Si cet avion parvient à se concrétiser, il ferait revivre le rêve de Concorde, dont le premier vol remonte tout de même à 1969 (l’exploitation commerciale a débuté en 1976). Il pouvait relier Londres à New York en deux heures. Malheureusement, le coût de l’exploitation et un terrible crash en juillet 2000 ont mis un terme à cette aventure.

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