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Cette intelligence artificielle va-t-elle enterrer le métier de traducteur ?

Dans un monde de plus en plus globalisé où 17 % seulement des individus parlent anglais, il devient essentiel de bénéficier de services de traduction performants. Une start-up suisse a mis au point une technologie de traduction automatique en temps réel qui pourrait bouleverser en profondeur le métier de traducteur.

Avec Aivia, l’entreprise suisse Interprefy a développé une technologie de traduction vocale en temps réel basée sur l’intelligence artificielle qui pourrait bien redéfinir le métier de traducteur. Aivia a été conçue pour traduire la parole en audio et sous-titres en temps réel, l’objectif étant de démocratiser l’accès aux services de traduction simultanée lors d’événements et de réunions en ligne.

Une nouvelle ère pour le métier de traducteur

Le système Aivia repose sur trois technologies : la reconnaissance automatique de la parole, la traduction automatique et la génération de voix de synthèse. Interprefy a mis au point un ensemble d’outils de référence pour évaluer la meilleure IA pour chaque combinaison de langues et utilise un outil d’extraction de glossaire pour personnaliser davantage Aivia à chaque événement.

Aivia sera initialement disponible en 24 langues et accents régionaux, utilisable aussi bien en présentiel que sur des plateformes telles que Microsoft Teams, Zoom et ON24. Interprefy prévoit d’ajouter de nombreuses autres langues dans un avenir proche. Évidemment, cette perspective a de quoi effrayer le secteur de la traduction traditionnelle, qui s’inquiète tout simplement pour son existence. Oddmund Braaten, PDG d’Interprefy, estime pourtant que l’intelligence artificielle et les traducteurs humains peuvent jouer des rôles complémentaires.

Les traducteurs professionnels demeurent essentiels pour saisir les subtilités du contexte, du ton, de l’humour et des expressions idiomatiques, et aussi pour gérer les contenus sensibles. L’IA, quant à elle, est mieux adaptée aux situations où la nuance est rare et les risques sont faibles, elle propose ainsi une alternative plus abordable et pratique. Il estime que cette technologie peut créer de nouvelles opportunités de collaboration entre l’intelligence artificielle et les professionnels de la traduction.

Le lancement de ChatGPT et de son modèle de langage avancé a donné un coup de fouet aux systèmes de traduction automatisée grâce à sa capacité à traiter des phrases complexes et à restituer des traductions précises. Mais certaines nuances ne peuvent être interprétées que par des humains.

« Au cours des huit dernières années, notre technologie d’interprétation à distance a grandement contribué à démocratiser l’accès à ces services et a connu une large adoption, en particulier pendant l’ère du Covid », explique le dirigeant. Depuis sa création, Interprefy a traduit plus de 50.000 réunions, allant des conférences de presse à distance lors de l’Euro 2020 aux entretiens avec les astronautes de la Station spatiale internationale. Aivia, qui traduit la parole en audio et sous-titres en temps réel, a pour objectif d’élargir cette base de clients.

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2 commentaires
  1. C’est une excellente nouvelle pour les défenseurs de l’égalité entre les peuples, de la diversité linguistique et de la langue maternelle de chacun.

    C’est une très mauvaise nouvelle pour les défenseurs du racisme linguistique des partisans de la politique du tout-anglais et, ce faisant, du suprémacisme des Maitres anglo-américains.

  2. Personnellement, je serais plus réservé que M. Régis Ravat.
    Si c’est une excellente nouvelle, c’est à n’en pas douter pour la ou les sociétés qui proposeront ce genre de services. De juteux contrats seront en perspective.

    En revanche, s’agissant des “défenseurs de l’égalité entre les peuples, de la diversité linguistique et de la langue maternelle de chacun”, la prudence devrait être de rigueur.
    En effet, les choses étant ce qu’elles sont, il y a tout lieu de croire, donc de craindre, que la langue de départ sera toujours la même : l’anglo-américain. Les autres langues étant condamnées à jouer le rôle de langues cibles. Et dans ce cas, où se situerait donc cette prétendue égalité ?

    S’agissant maintenant de la qualité du travail fourni en comparaison avec celui fourni par des cerveaux humains, lesquels humains étant des professionnels tant de l’interprétation que de la traduction, nous demandons à voir ce que pourront faire ces machines dites intelligentes.
    Elles devraient être plus rapides, sans aucun doute, mais quid de la qualité du résultat final ?

    Enfin, s’agissant “du suprémacisme des Maîtres anglo-américains”, qui, il est vrai, ont imposé leur langue pour leurs seuls intérêts impérialistes, dans le cadre d’un plan mené de main de maître, en gros depuis l’année 1941, donc en pleine Seconde Guerre mondiale, on aimerait savoir en quoi l’IA serait une très mauvaise nouvelle pour eux…

    Mais peut-être que M. Ravat voudra bien revenir pour nous l’expliquer.

    Signé : Un autre défenseur de la langue française.

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