Bard a été lancé il y a quelques semaines sous la forme d’une bêta accessible sur liste d’attente, uniquement aux États-Unis et au Royaume-Uni, et seulement en langue anglaise pour le moment. Google veut y aller étape par étape, mais en coulisse les choses accélèrent. Sundar Pichai, le patron d’Alphabet et de Google a ainsi révélé à CBS que le bot avait appris une langue étrangère, en l’occurrence le bengali, sans intervention humaine ou presque.
L’IA qui surprend par ses compétences linguistiques
« Nous avons découvert qu’avec très peu de sollicitations en bengali, [Bard] peut maintenant traduire tout le bengali. Nous avons donc maintenant un effort de recherche où nous essayons d’atteindre mille langues », a expliqué James Manyika, vice-président senior de Google. Bard a « presque tout lu » sur internet et a développé un modèle de ce à quoi ressemble un langage. Les réponses du bot proviennent de ce modèle de langage qui peut s’appliquer à l’apprentissage d’une langue.
Bard est donc en grande partie autodidacte, il ne puise pas ses informations sur internet comme le fait le moteur de recherche de Google. Cela peut avoir des retombées positives, à l’image de l’apprentissage du bengali. Mais cela explique aussi ces cas d’« hallucinations » où le bot fabule : il produit des erreurs avec une grande confiance, générant ainsi de la désinformation. Sundar Pichai l’a reconnu, tout en assurant que personne dans le domaine n’avait encore résolu ce problème. Il s’agit d’un des plus grands défis qui se posent aux intelligences artificielles génératives comme Bard ou ChatGPT.
Le CEO d’Alphabet a également admis l’existence d’une « boîte noire ». Les chercheurs spécialisés dans l’IA ne peuvent pas dire pourquoi Bard (ou les autres bots) peut donner telle réponse spécifique. Cependant, il estime que leur capacité à comprendre cet aspect de la technologie s’améliorera avec le temps.
Autre problème relevé par Sundar Pichai : l’intelligence artificielle pourrait également transformer le monde du travail en automatisant des tâches à grande échelle. Manyika a convenu que certaines professions pourraient décliner, mais des catégories nouvelles d’emplois pourraient émerger. Cependant, il souligne que le plus grand changement concernera les emplois qui seront modifiés, car ils seront désormais assistés par l’IA et l’automatisation.
Le lancement de ChatGPT en novembre dernier a bousculé Google qui se retrouve en retard dans la course aux bots conversationnels. Microsoft, qui a investi des milliards de dollars dans OpenAI (le créateur de ChatGPT), a injecté de l’intelligence artificielle dans Bing et continue de pousser très fort sur ce terrain.
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