Huawei est loin d’avoir dit son dernier mot en matière de 5G ! Le groupe subit pourtant des interdictions dans plusieurs pays, que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord, qui l’empêche de participer aux appels d’offres pour la constitution et le déploiement de réseaux 5G. Les autorités avancent des questions de sécurité liées à la proximité de l’entreprise avec le gouvernement chinois. Les craintes portent notamment sur l’espionnage que pourrait exercer Pékin là où les équipements 5G de Huawei sont installés.
Un champion de la 5G
Et pourtant, la société est loin de se recroqueviller dans son pré carré chinois. Elle participe toujours très activement au 3GPP, un organisme de normalisation mondial qui publie les spécifications techniques pour les réseaux mobiles. 2G, 3G, 4G, 5G : c’est au sein du 3GPP que se construisent les technologies cellulaires. Autrement dit, pour avoir un mot à dire sur les normes qui régissent les réseaux mobiles, il faut être présent au sein du 3GPP et proposer des contributions qui servent à façonner l’avenir des télécommunications mobiles. Et bien que Huawei soit pestiféré un peu partout dans le monde, l’entreprise est largement en tête dans ce domaine.
Ainsi, Huawei a déposé un total de 43.753 contributions pour l’élaboration de la 5G, 15.266 d’entre elles ont été approuvées par les pairs au sein du 3GPP. Ericsson est deuxième avec 36.375 contributions (11.601 approuvées), Nokia est sur la troisième marche du podium avec 23.112 contributions pour 7.553 approuvées. On notera la 4e place de Qualcomm (18.471 contributions) et la 5e place de Samsung avec 16.464 contributions. En tout, le nombre de contributions pour l’élaboration de la 5G se monte à 278.894, tandis que 77.759 ont été approuvées.
La 5G, et les autres normes qui ont précédé, ne sont donc pas l’affaire d’une seule entreprise aussi puissante soit-elle. C’est par consensus sur ces contributions que les standards de télécommunication sont mis au point, et c’est sur cette base technologique qu’ils sont construits. D’ailleurs, malgré sa position de force au sein du 3GPP, Huawei n’a pas échappé aux interdictions de déploiement de ses équipements 5G.
Et l’entreprise doit aussi s’arranger avec les autres embargos dont elle fait l’objet. Elle est ainsi dans l’impossibilité d’utiliser certaines technologies clé américaines : les smartphones du constructeur ne peuvent pas fonctionner sous Android et ironie du sort, ils sont limités à de la 4G ! On peut être le champion de la 5G et être dans l’incapacité de la proposer à ses clients…
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