Le blocage ou carrément la fermeture des sites web qui proposent du contenu illicite, c’est l’arme préférée des ayants droit. Mais est-elle réellement efficace pour remettre les internautes sur le droit chemin, c’est à dire sur les plateformes légales ? Une étude britannique, dont le financement a été en partie apporté par la Motion Picture Association (un groupe qui représente les intérêts des grands studios hollywoodiens) montre que dans les faits, c’est rarement le cas.
Des blocages insuffisants
L’étude se base sur un échantillon aléatoire de 100.000 abonnés d’un fournisseur d’accès à internet. Elle porte en particulier sur les utilisateurs de BitTorrent qui se voient empêchés d’utiliser les sites sur lesquels ils trouvent des liens vers des contenus piratés. Le résultat est plus que mitigé pour les détenteurs de droits : il n’existe tout simplement aucun changement statistique significatif dans la consommation des alternatives légales payantes, relèvent les auteurs de l’étude. Seule l’audience télévisée remonte un peu.
En revanche, il y a tout de même un point positif pour les ayants droit : les résultats montrent que les blocages de sites web sont efficaces pour lutter contre le piratage. En revanche, pour remplir les caisses de l’offre légale, ce n’est pas la bonne voie. L’étude s’intéresse uniquement aux utilisateurs BitTorrent, dont l’usage a faibli au fil des ans avec l’essor du streaming ou encore des services d’IPTV.
Autre enseignement de cette étude : le volume des téléchargements illicites recule sur la durée après le blocage ou la fermeture des sites web pirates. Mais dans le même temps, les chercheurs ont observé une augmentation des recherches sur Google concernant les mots « VPN », « DNS » ou encore « proxy ». Des méthodes bien connues qui permettent justement de contourner les blocages. Une fois que les internautes adeptes de contenus illicites ont trouvé la méthode pour télécharger illégalement de la musique et des vidéos, le volume de ces requêtes diminue.
Pour les auteurs de l’étude, le blocage des sites web permet effectivement d’éloigner des utilisateurs du piratage. Mais d’autres apprennent les moyens alternatifs pour accéder à ces contenus, et blocage ou pas, ils continuent de télécharger sans payer. Il sera très difficile d’aller au-delà des blocages ou des fermetures de sites web, avec l’essor des VPN et des solutions d’accès anonymes à internet.
L’internaute qui le veut réellement pourra toujours trouver une voie d’accès pour contourner les mesures d’interdiction, c’est dans la nature humaine. Et la profusion des plateformes légales à tous les prix ne suffit pas à ramener dans le droit chemin les pirates les plus acharnés !
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Sinon arrêter de taper de plus en plus profond dans les poches des gens
TPB
Les pirates sont des consommateurs comme nous tous mais consomment car ils acquièrent les produits gratuitement. Lorsque le produit n’est plus disponible gratuitement, ils ne consomment plus. La disponibilité des produits crée le besoin de se les accaparer. Ce n’est pas le produit en soi qui est désiré, c’est le fait de pouvoir l’acquérir gratuitement. On voit que sur Steam, les produits à bas prix qui sont achetés par les utilisateurs sont pour la plupart utilisés dans 3% des cas. 97% des achats des produits à bas prix ne sont pas utilisés ! C’est donc bien le fait de pouvoir acquérir gratuitement ou à bas prix qui attire le chaland.
“Et la profusion des plateformes légales à tous les prix ne suffit pas à ramener dans le droit chemin les pirates les plus acharnés !”
Pour moi, c’est même l’inverse. La profusion de plateformes légales “complémentaires” qui font que tu n’accèdes jamais à tout ce que tes amis ont à moins de t’abonner à N plateformes différentes font remonter le piratage.