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Se faire livrer un livre va vous coûter beaucoup plus cher

La livraison de livre à 1 centime, c’est bientôt fini ! Les frais de livraison passeront à 3 euros en octobre.

C’était dans l’air, c’est désormais officiel : se faire livrer un livre va coûter plus cher en France. Afin de mieux protéger les libraires, le gouvernement a décidé de mettre en place un tarif minimum. À compter du 7 octobre, des frais de livraisons de 3 euros s’ajouteront à toute commande en ligne comprenant un ou plusieurs livres. Ce nouveau tarif de livraison s’appliquera au panier dont la valeur en livres neufs est inférieure à 35 euros. Il concerne aussi bien la métropole que l’outre-mer.

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak et son homologue de l’Économie, Bruno Le Maire, ont finalement signé l’arrêté, publié au Journal officiel ce vendredi 7 avril. Il vise à mieux aider les librairies traditionnelles qui souffrent de la concurrence des plateformes en ligne, comme Amazon ou la Fnac. Ces enseignes proposent une livraison à un centime, profitant d’une faille dans la législation française.

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Pour les commandes de livres inférieures à 35 euros, la livraison coûtera au moins 3 euros à partir du 7 octobre. © Arcep

Depuis 2014, ces frais ne doivent plus être nuls et Amazon a profité de la situation pour les fixer à 0,01 euro. Notez que le géant américain pourra encore appliquer ce tarif pour les commandes de livres de plus de 35 euros.

Le gouvernement suit la recommandation de l’ARCEP

Les confinements avaient poussé les libraires à dénoncer cette concurrence qu’ils jugent déloyales. En effet, ces commerces jugés non essentiels ont été contraints de fermer leurs portes. Ils sont nombreux à avoir fait le choix de se tourner vers la vente en ligne. Le secteur de la librairie avait alors exprimé leur colère face à la situation, poussant le gouvernement à prendre en charge les frais d’expéditions de livres de librairies indépendantes. Pour rappel, la France se distingue depuis 1981 avec une loi imposant un « prix unique du livre ». Cette dernière, copiée par d’autres pays, a été pensée pour préserver les réseaux de librairies indépendantes. Les tarifs d’envoi deviennent alors le seul moyen de se démarquer sur les prix.

Avec un tarif minimum de 3 euros, le gouvernement a finalement retenu la proposition de l’Arcep. Un montant qui ne correspond pas aux attentes d’Amazon ou du secteur de librairie. En effet, le géant américain Amazon espérait limiter la hausse à 1,49 euro. En Face, les libraires souhaitaient un prix minium allant 4,50 euros à 9 euros. « Cet arrêté nous permet de rétablir une concurrence équitable », affirme le ministère de la Culture au journal Le Monde.

Ce montant minimum ne convient ni aux libraires ni à Amazon

Pour le syndicat de la librairie française, cette mesure témoigne « d’un réel progrès » mais elle n’est toujours pas suffisante. Guillaume Husson, délégué général, estime que ce montant mininum « n’est pas suffisant ». Il ajoute qu’expédier « un ouvrage coûte entre 7 et 8 euros à un libraire ». Dans un communiqué, le syndicat de la librairie française redoute que la réintroduction de la « quasi-gratuité » au-delà de 35 euros n’amoindrisse la portée de la mesure. Il « réitère donc sa demande en faveur d’un tarif postal plus avantageux permettant, en se conjuguant avec les seuils minimaux, de rendre les libraires véritablement compétitifs à l’égard des grandes plateformes en ligne ».

De son côté, Amazon n’est pas non plus satisfait de ce montant minimum. « Nous nous inquiétons de l’impact qu’aura cette mesure sur la lecture et sur les lecteurs, notamment ceux vivant dans les zones rurales et les petites villes. Ces territoires sont souvent dépourvus de librairies et représentent aujourd’hui 46% des envois de livres pour Amazon », indique un porte-parole d’Amazon.

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8 commentaires
  1. Les clients qui habitent dans les cevenes , cantal ,etc vont etre heureux , d un cote il y a tellement de librairies physiques dans ces regions que le commerce local va exploser .
    La solution intelligente etait de diminuer les frais de port a la source mais bon intelligence et politique 🤣🥳

  2. Protéger les libraires est une intention louable sauf que je n’en ai pas à côté de chez moi. Du coup, au lieu de bénéficier de la logistique Amazon, je vais devoir faire 20km en voiture pour aller chez Cultura, pas certain que ça aide les libraires et encore moins que ça soit une bonne idée pour l’empreinte carbone…

  3. Les livres, bd, mangas étant souvent un peu moins chers en grande surface, surtout pendant certaines périodes de soldes, je ne vois pas comment ça va protéger quoi que ce soit. Le client ira au moins cher, le “rayon” librairie. Le gros soucis des “petits commerces” dans ce pays, c’est de croire qu’Internet n’est qu’une mode, que ça va passer, et qu’ils n’ont pas à se moderniser. S’ils veulent survivre, il leur faut un site bien fait, qui permette à leurs clients de passer des commandes sans devoir à tout bout de champ venir perdre leur temps en boutique à faire la queue derrière les petits vieux venus faire leur lotto. Avec des tarifs intéressants. Autrement, peu importe le secteur, les petits commerces finiront évidemment par fermer. On est en 2023, il faut arrêter de croire que la vie est un film de Louis de Funès.

  4. C’est pas grave, on commandera les livre sur Amazon mais pour 35€, et on renverra au frais du vendeur les livres dont nous ne voulons pas 🙂

    1. Merci, j’avait pas pensé, ça démontre une fois de plus l’inutilité des politiciens, c’est ça que il faudra changer avec le monde moderne, dehors les politiciens et place a la démocratie participative par internet.

  5. Personnellement, cela fait des années que je suis passé à la liseuse et le livre au format numérique.
    Livre 20% moins cher, récupérable quand bon me semble.

  6. @Mesurette

    Les livres, bd, mangas ont un prix unique en France. Que ce soit en grande surface ou en librairie.

Les commentaires sont fermés.

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