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Cette carte interactive de la NASA vous permet de visiter Mars

Grâce aux images du Mars Reconnaissance Orbiter, des planétologues ont pu produire la carte la plus détaillée de Mars à ce jour.

Cela fait bientôt 20 ans que le Mars Reconnaissance Orbiter photographie la Planète rouge sous toutes les coutures. Depuis son déploiement en 2005, l’engin a collecté une montagne du corps céleste préféré d’Elon Musk. Récemment, la NASA a synthétisé ces données dans une immense carte interactive de type Google Earth ; il n’a jamais été aussi facile de visiter les plaines, cratères, volcans, et autres trésors géologiques de notre voisine cramoisie.

Cette carte a été assemblée par les équipes du Laboratoire de Visualisation Planétaire du California Institute of Technology à partir de plus de 100 000 images ; c’est tout simplement la première fois qu’un portrait global de Mars propose une résolution aussi importante. Au total, la texture finale contient plus de 5,7 millions de millions de pixels, et les ordinateurs les moins puissants pourraient rencontrer quelques ralentissements.

Un oeil sur les rovers martiens

Une fois lancé, on remarque vite que la couleur écarlate caractéristique manque à l’appel. Rien d’étonnant, puisqu’il s’agit de données de topologie. Mais le niveau de contraste permet d’apprécier la grande diversité du paysage. De plus, les développeurs ont pris le temps d’ajouter quelques raccourcis qui permettent de visualiser les zones les plus intéressantes de Mars.

Cela concerne notamment les secteurs explorés par les différents rovers de la NASA. On peut par exemple visualiser le parcours de Perseverance au pied du delta de Jezero. Même chose avec Curiosity dans le cratère de Gale, Spirit dans le cratère de Gusev, et Opportunity près du cratère Meridiani.

Des paysages à couper le souffle

D’autres préféreront s’intéresser au terrain lui-même. Il y a largement de quoi faire dans des zones comme le Chasme de Capri, théâtre d’immenses glissements de terrain. Les chercheurs aimeraient un jour visiter ce coin de Mars à l’aide d’un rover, car cette plaie béante est aussi un formidable laboratoire à ciel ouvert pour étudier la minéralogie martienne. La zone de Terra Sirenum, avec ces immenses cratères, vaut également le coup d’œil.

On peut aussi établir des profils topographiques, ces graphiques qui décrivent les variations d’altitude sur une tranche de terrain. De quoi se rendre compte de l’immensité de structures géologiques remarquables comme Olympus Mons. Avec une altitude mesurée à 21 229 mètres, soit plus de 2,5 fois l’Everest, c’est l’un des plus grands volcans du système solaire. Il y a aussi Valles Marineris, un gigantesque réseau de canyons considéré comme le plus grand du système solaire.

L’outil de Caltech permet aussi aux spécialistes d’obtenir des tas d’informations précises. Il suffit de cliquer sur une portion de la planète pour accéder aux données brutes relatives à cette zone. Ces informations concernent surtout les planétologues, mais des passionnés pourraient tout de même y trouver de quoi satisfaire leur curiosité.

En tout cas, les troupes de Caltech semblent très contentes de leur outil. « Pendant 17 ans, le Mars Reconnaissance Orbiter nous a montré Mars comme personne ne l’avait vue auparavant », indique Rich Zurek, directeur du projet, dans un communiqué. « Cette mosaïque est une merveilleuse façon d’explorer une partie des images que nous avons collectées », se réjouit-il.

Au-delà de l’aspect divertissant, cet outil montre à quel point les campagnes d’observations de longue durée de ce genre sont importantes pour l’exploration spatiale. Ce qui est accessible sur ce site n’est que la partie émergée d’un immense iceberg de données rapportées par la sonde, et des tas de professionnels s’appuient dessus au quotidien.

Cette manne contribue directement à des tas de travaux divers et variés qui vont de l’astrobiologie à la géologie en passant par la planétologie générale. Par exemple, en octobre 2022, le MRO a joué un rôle déterminant dans l’observation d’un cratère absolument remarquable (voir notre article). Et tout ça grâce à une sonde vieillissante qui tourne paisiblement autour de Mars depuis bientôt 20 ans.

Il ne vous reste donc plus qu’à faire le tour du propriétaire et de choisir l’emplacement de votre colonie martienne, si le cœur vous en dit !

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