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Mais pourquoi votre facture de téléphone va-t-elle encore grimper en 2023 ?

L’énergie est l’un des principaux facteurs de l’inflation galopante. Les opérateurs télécoms ont été obligés de revoir leur politique tarifaire pour compenser les coûts élevés. Les particuliers sont (encore une fois) ceux qui trinquent avec une facture mobile qui s’envole.

Alors que le coût de l’énergie s’est envolé dans la dernière année, les opérateurs télécoms ont été contraints de relever leurs prix au détriment du portefeuille de leurs clients. Sur les premiers mois de l’année, certains ont d’ores et déjà augmenté le prix de leurs abonnements suscitant la grogne du grand public.

Une hausse des prix impossible à refuser

Le plus frustrant dans cette histoire, c’est que les clients sont mis devant le fait accompli. L’article L.224-33 du Code de la consommation précise le contour des hausses tarifaires : les titulaires d’un abonnement ne peuvent pas dire non à l’augmentation annoncée du coût de leur forfait mobile. Il faut auparavant que les opérateurs préviennent ces dernières d’une évolution des prix au moins un mois avant la hausse.

Avec ce délai, les clients peuvent alors choisir d’accepter la hausse des prix ou d’aller voir ailleurs. Cette période leur permet facilement de reconsidérer leur abonnement, consulter les meilleurs forfaits du marché et changer d’opérateur. Aujourd’hui, la démarche et facile et elle ne prend que quelques minutes. Alors que les tarifs ont déjà augmenté de 20% sur la dernière année, une nouvelle hausse devrait entrainer une vague de résiliations.

Une excuse commune : l’inflation

Orange, Bouygues Telecom et SFR adoptent la même posture face à l’annonce de ces augmentations des prix. Ils mettent en avant les effets secondaires de l’inflation – et la hausse des coûts de l’énergie. Orange et sa filiale Sosh ont décidé d’augmenter les prix en France dès ce mois d’avril.

“Nous avons cependant décidé de ne pas répercuter la totalité de cette hausse sur nos clients et de limiter à 1€ TTC par mois, l’augmentation du prix de votre abonnement” explique Orange dans un message. L’opérateur historique avait déjà réalisé une précédente révision à la hausse en 2022, ce qui lui a permis d’améliorer sa rentabilité sur l’année écoulée. Le contexte reste toutefois difficile pour tous ces opérateurs sur un marché local ultra-concurrentiel.

Dans un message à ses millions de clients, Bouygues Telecom explique lui que “le contexte d’inflation actuel pèse sur les coûts de production de [ses] produits et services, ce qui contraint à réévaluer certains de [ses] tarifs”. Quant au groupe Altice, qui détient les marques SFR ou RED by SFR, on met en avant un “contexte marqué par la hausse généralisée des coûts constitutifs du prix du service” pour justifier l’évolution des prix. Outre l’énergie, l’opérateur SFR affirme aussi que les prix des composants électriques, des matières premières et de la logistique justifient une hausse globale du coût des forfaits mobiles.

Free Mobile fait de la résistance

Alors que tous les opérateurs historiques se sont accordés sur la hausse des prix, Free fait toujours cavalier seul. Alors que l’opérateur assure sa politique de prix stable depuis des années (avec un forfait à 2 euros et un autre à 19,99 euros par mois), il a promis de ne pas y toucher sur les 4 prochaines années. La gamme d’abonnements du trublion des télécoms ne devrait donc pas changer d’ici là.

Le directeur général du Groupe Iliad, Thomas Reynaud, a rappelé “malgré le contexte inflationniste […], nous avons tenu notre promesse en 2022 et nous maintenons notre engagement pour les 4 prochaines années”. Free Mobile, qui est aussi connu pour être l’un des opérateurs les plus dynamiques et originaux sur les réseaux sociaux, n’a pas hésité à largement communiquer sur ses intentions.

Avec cette stratégie de statu quo, Free Mobile enchaine les chiffres spectaculaires. Sur l’année 2022, l’opérateur a séduit 255 000 nouveaux abonnés nets sur le fixe et 607 000 abonnés nets sur le mobile. L’opérateur de Xavier Niel revendique ainsi la place de “leader des recrutements de nouveaux abonnés en France” sur l’année écoulée. L’entrepreneur français s’est d’ailleurs emporté il y a quelques jours devant les sénateurs qui lui reprochaient de ne pas augmenter les prix.

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