L’industrie du spatial est impitoyable et le milliardaire britannique Richard Branson en fait particulièrement les frais. L’homme d’affaires à l’origine de la marque « Virgin » s’est lancé dans plusieurs projets, sans grande réussite pour l’heure. Avec Virgin Galactic il a réussi à devenir le premier entrepreneur dans l’espace avec sa propre fusée, une semaine avant Jeff Bezos.
Mais son autre entreprise, Virgin Orbit, qui avait pour but d’envoyer des satellites dans l’espace n’a pas connu le même destin. En grande difficulté financière depuis des mois, la société vient d’annoncer la « mise en pause pour une durée indéfinie » de son activité. En d’autres termes, la faillite totale du projet.
Un modèle qui n’a jamais réussi à convaincre
Ce désastre économique n’est pas très difficile à expliquer. Le modèle de lancement de Virgin Orbit n’a jamais réussi à faire ses preuves et faces à autant d’exotisme, les investisseurs ont redoublé de prudence, condamnant le projet à mourir dans l’œuf. Car Virgin Orbit, et c’est là toute sa spécificité, n’utilise pas de fusée à proprement parlé pour se rendre dans l’espace.
À la place l’entreprise mise sur un subtil mélange entre un Boeing 747 modifié et une fusée militaire de petite taille. Cette dernière est fixée lors du décollage sous l’avion pour prendre de l’altitude. Une fois l’appareil arrivé à une certaine hauteur, la fusée se met en route et s’envole vers l’orbite.
Ce système de lancements en deux étapes présente sur le papier de nombreux avantages, à commencer par la réutilisation simple d’un premier étage. Cette réutilisation entraîne dans le même temps une baisse des coûts de lancement et doit permettre à Virgin Orbit de se présenter comme l’une des solutions les moins chères du marché.
Enfin, lancer une fusée depuis un avion doit permettre de faciliter les décollages et de rendre le calendrier plus flexible. Virgin Orbit assurait sur son site internet pouvoir lancer une fusée en une semaine, un temps de préparation extrêmement court, qui aurait séduit de nombreux clients, mais derrière cette promesse commerciale, la réalité technique est tout autre.
Virgin Orbit : l’erreur éliminatoire
Dans les faits Virign Orbit a tenté par six fois de rejoindre l’orbite. 4 de ces tentatives ont réussi, permettant à l’entreprise de débloquer un peu de fonds et ainsi trouver les ressources pour survivre quelques mois de plus. Mais Virign Orbit s’est condamné en janvier dernier. Lors d’un vol depuis le Royaume-Uni, la fusée n’a pas correctement pris son envol.
Les charges utiles de l’agence spatiale britannique n’ont pas rejoint l’orbite et les millions promis par l’instance publique sont eux aussi restés lettre morte. Depuis l’enquête a démontré qu’un filtre à carburant (coûtant une centaine d’euros) était responsable de la panne. Un ultime échec qui a condamné Virgin Orbit.
Aujourd’hui l’entreprise a licencié 90 % de ses employés et les quelques cadres encore présents dans la société devraient rapidement rejoindre Virgin Galactic, l’autre entreprise de Richard Branson dont la santé financière n’est guère meilleure.
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