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Eux : 3 raisons de découvrir la dystopie culte de Kay Dick

Eux, le roman dystopique culte de Kay Dick vient de sortir en France. On vous explique pourquoi il faut absolument se jeter dessus.

Lorsqu’on parle de romans cultes, il y a ceux qui nous viennent naturellement à l’esprit, comme Le tour du monde en 80 jours ou Frankenstein. Et puis il y a les autres, ceux que le monde a oubliés, laissant le génie de leurs auteurs et autrices sur le bas-côté d’une route décidément semée d’embuches.

Eux fait partie de ces romans perdus, et pourtant nécessaires. Écrit par Kay Dick en 1977, l’ouvrage devient une référence de la littérature d’anticipation, mais ne parvient pas à traverser les frontières françaises. L’autrice s’impose pourtant comme une figure précurseuse de son époque. En plus de son style d’écriture acéré, Kay Dick deviendra aussi la première femme éditrice d’Angleterre. C’est elle qui se chargera notamment d’éditer les dystopies politiques de George Orwell.

Cette année, Le Livre de Poche redonne à l’autrice ses lettres de noblesse, en publiant pour la première fois son roman d’anticipation en version française. Pour moins de 9€, le titre se dévore d’une traite, et s’impose comme une lecture indispensable à tous les amateurs et amatrices de science-fiction. On vous explique pourquoi.

Une dystopie artistique glaçante

Eux, c’est l’histoire d’une constellation de personnages dont on ne sait presque rien. C’est surtout celle d’une croisade insidieuse, menée contre les arts et la culture. Dans un monde dystopique où une entité non identifiée fait méticuleusement disparaître les livres, les toiles peintes et la musique, l’ouvrage questionne notre rapport au monde et aux émotions, mais aussi à la censure arbitraire et aux totalitarismes. Entre Bradburry et Orwell, Kay Dick livre un récit contemplatif, mais aussi hautement militant.

Toujours d’actualité

Eux a été publié pour la première fois en 1977. 45 ans plus tard, force est de constater que les textes de Kay Dick sont toujours aussi percutants. C’est d’ailleurs à ça que l’on reconnaît une bonne dystopie. Comme Margaret Atwood et sa servante écarlate en 1985, les aventures de Karr, Jake, David et des autres résonnent dangereusement à notre époque.

Peut-être parce que nous sommes à une époque charnière pour le milieu artistique, alors que les censures s’intensifient et que l’IA menace de remplacer les artistes. Peut-être aussi parce que le récit de Kay Dick a l’intelligence de ne contenir presque aucun marqueur temporel qui viendrait enfermer le récit dans une époque définie.

Un livre qui se picore et se relit

Si l’univers dépeint dans Eux nous étouffe jusqu’à la dernière page, le récit se divise en neuf nouvelles, liées entre elles mais indépendantes sur le plan narratif. Plus d’excuse donc, pour picorer les récits glaçants de cette dystopie entre deux stations de métro. Du haut de ses 160 pages, l’ouvrage se dévore en moins d’une heure, mais laisse un souvenir impérissable.

Reste que pour saisir toutes les subtilités des récits, il faudra sans doute revenir sur ses pas. Sans introduction ni conclusion, Kay Dick livre une narration abrupte, appuyée par l’absence de présentation des personnages, qui resteront tout au long du récit, des fantômes de passage au pays de l’obscurantisme.

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