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Après avoir frôlé la faillite, OneWeb voit enfin le bout du tunnel

L’opérateur britannique a enfin terminé le déploiement de sa constellation de satellites web après une longue traversée du désert.

Même si le nom est légèrement moins évocateur que celui de Starlink, les Britanniques de OneWeb n’en restent pas moins les principaux concurrents de SpaceX dans la nouvelle course à l’Internet par satellite. La firme a annoncé qu’elle avait enfin terminé le déploiement de sa constellation.

Cet objectif a été atteint avec le lancement réussi de 36 satellites supplémentaires dans la matinée du 25 mars. Les engins sont partis de la base de Satish Dhawan, en Inde. Ils ont décollé à bord d’un Geosynchronous Satellite Launch Vehicle Mark 3, le fer de lance de l’ISRO, dans le cadre d’un contrat avec la branche commerciale de l’agence spatiale indienne.

Depuis leur arrivée en orbite, la constellation compte désormais 618 satellites. C’est une étape importante, car cela signifie que OneWeb pourra très bientôt proposer une couverture à l’échelle de la planète. Le programme spatial de la firme est donc terminé. Il s’agit probablement d’un gros soulagement pour l’état-major de OneWeb. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que ces derniers mois n’ont pas été faciles.

le lanceur lmv3 de l'agence spatiale indienne
Le LMV3 indien qui a lancé 36 satellites OneWeb le 25 mars. © ISRO

Initialement, elle prévoyait de lancer ses satellites restants en février 2022. Ils devaient décoller à bord d’un lanceur russe Soyouz, dans le cadre d’un contrat avec Arianespace. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a complètement chamboulé ces plans. Arianespace et l’ESA se sont désolidarisées de l’agence spatiale russe, ce qui a conduit à l’annulation du contrat et du lancement.

Un contretemps qui aurait coûté neuf mois et plusieurs centaines de millions de dollars à OneWeb, selon Mittal. Après avoir frôlé la faillite, elle va pouvoir laisser ces tracas derrière elle et les investisseurs pourront enfin dormir sur leurs deux oreilles.

Quelques orbites à ajuster et des stations au sol à installer

D’ici quelques mois, la constellation pourra enfin fonctionner à plein régime. Il ne reste plus que deux étapes avant que le service ne soit entièrement fonctionnel. La première, c’est de finaliser le positionnement des satellites. La plupart des engins sont déjà bien en place sur leurs orbites définitives. En revanche, certains d’entre eux doivent encore ajuster leurs trajectoires à l’aide de leurs propulseurs intégrés. D’après Sunil Mittal, directeur exécutif de OneWeb cité par SpaceNews, les derniers engins arriveront à destination « dans les semaines et mois à venir ».

La deuxième, ça va être de terminer les installations au sol. Mittal indique que la plupart des stations les plus importantes sont déjà fonctionnelles. Les dernières devraient entrer en service sur les mois à venir.

La constellation offrira alors une bande passante totale d’environ 1,2 terabyte par seconde. Ce service s’adresse surtout à des acteurs gouvernementaux et industriels. Toujours selon le directeur, au tarif actuel, cela représenterait plus d’un milliard de revenus annuels.

Ces revenus seront complétés par une offre grand public. Même si cet aspect est moins développé chez OneWeb que chez SpaceX, la firme propose aussi des terminaux de petite taille depuis le début du mois.

Cap sur la fusion avec Eutelsat

À partir de maintenant, il conviendra de suivre l’évolution du feuilleton Eutelsat. Le 25 juillet dernier, OneWeb a dévoilé un grand projet de fusion avec l’opérateur français de satellites basé à Issy-Les-Moulineaux. L’opération est encore en instance de validation par les autorités de régulation, mais cette alliance devrait augmenter significativement les capacités opérationnelles de la constellation.

Car ensemble, les deux entreprises vont notamment travailler sur une deuxième génération de satellites dont le déploiement devrait commencer dès 2025. Il sera intéressant de voir si le couple va chercher à gagner du terrain sur le segment grand public pour concurrencer SpaceX, ou si elle continuera de privilégier les institutions.

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