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Une tempête solaire exceptionnelle a frappé la Terre par surprise

Une tempête solaire exceptionnelle a frappé la Terre dans la matinée du 24 mars.

Elle se distinguait par son intensité remarquable, mais aussi par son étonnante discrétion; aucun des services de surveillance qui traquent ces événements n’ a repéré le moindre signe avant-coureur avant que le flux de particules ne percute le champ magnétique terrestre.

Les tempêtes solaires, ce sont des événements qui surviennent lorsque l’interaction des différents vents solaires provoque un bouleversement du champ magnétique. Dans ces conditions, un flux de particules hautement énergétique peut être catapulté par l’étoile dans une grosse bulle de plasma; on parle alors d’éjection de masse coronale (CME)

Parfois, ce rayonnement se dirige droit vers notre planète. Il se heurte alors au champ magnétique terrestre, qui nous sert de bouclier contre ces particules électriquement chargées. Mais ces dernières ne se contentent pas de rebondir. Elles interagissent avec les gaz de la haute atmosphère, et cela provoque ce qu’on appelle des tempêtes géomagnétiques. Pour référence, c’est lors de ces épisodes que l’on peut observer les aurores les plus spectaculaires.

La tempête géomagnétique la plus violente depuis 6 ans

C’est l’intensité de ces perturbations qui permet de classifier ces épisodes. La tempête de ce matin a été classée G4. C’est un rang en dessous des tempêtes G5, qui sont les plus violentes. Cela fait plus de six ans que la Terre n’avait pas connu une tempête géomagnétique aussi puissante.

On pourrait donc s’attendre à ce que les nombreux spécialistes qui scrutent le Soleil en permanence l’aient repérée très tôt. Mais c’est tout l’inverse qui s’est déroulé, car la perturbation a pris tout le monde au dépourvu.

une alerte de tempête géomagnétique
© NOAA Space Weather Prediction Center

Pourtant, les spécialistes savaient que quelque chose se préparait. Le National Space Weather Service américain avait initialement publié une alerte le 22 mars. L’agence avait indiqué qu’il fallait s’attendre à des tempêtes solaires de classe G2, soit d’intensité modérée. Mais personne n’avait anticipé la violence du phénomène, car les signes avant-coureurs étaient particulièrement discrets.

Une CME scélérate arrivée sans prévenir

Pour détecter ces phénomènes en avance, les astronomes se basent généralement sur des observations de la couronne solaire. Des motifs bien particuliers y apparaissent lorsque le champ magnétique est perturbé et qu’une tempête solaire se prépare. Mais dans certains cas, lorsque l’origine de la perturbation est située plus en profondeur, cette signature visuelle peut être extrêmement discrète, voire complètement absente.

une éjection de masse de coronale du soleil
Une proéminence solaire surprise en pleine éjection de masse coronale capturée par l’astrophotographe Miguel Claro en juillet 2022. © Miguel Claro

Elles peuvent alors générer ce qu’on appelle des “CME discrètes” ( ou stealth CME en anglais). Comme leur nom le suggère, elles sont très difficile de détecter avant qu’elles atteignent la Terre, un peu comme les vagues scélérates que craignent les navigateurs. Et c’est exactement ce qui s’est passé ce matin.

C’est une situation assez préoccupante. Si les spécialistes surveillent activement le Soleil, ce n’est pas seulement pour faire progresser des travaux abstraits qui relèvent de la recherche fondamentale. Il y a aussi des enjeux très concrets, car ces flux de particules sont tout sauf inoffensifs. Ce rayonnement ne fait pas que générer de superbes aurores. Lorsqu’il est suffisamment intense pour enfoncer le champ magnétique, il représente une menace très concrète pour les systèmes électroniques.

Le pic d’activité du Soleil approche à grands pas

Le meilleur exemple pour illustrer ce danger est probablement l’événement de Carrington, la tempête solaire la plus intense jamais documentée. Lors de cette éruption solaire surpuissante survenue en 1859, le flux de particules a été si intense que des opérateurs de télégraphes ont été électrocutés. Des lignes électriques ont aussi pris feu spontanément (voir notre article ci-dessous).

On imagine donc aisément les conséquences désastreuses qu’un tel épisode pourrait avoir aujourd’hui. Une tempête semblable pourrait instantanément mettre à mal toute l’infrastructure internet mondiale. Elle menacerait aussi les satellites de navigation comme les systèmes GPS et Gallileo, les réseaux de communication cellulaires…

Heureusement, la tempête de ce matin n’arrivait même pas à la cheville de l’événement de Carrington. Mais elle était quand même suffisamment puissante pour provoquer du grabuge. Elle a notamment généré un blackout radio bref, mais intense. D’après Space.com, l’entreprise Rocket Lab a aussi été forcé de repousser le lancement d’une de ses fusées à la dernière minute. Elle craignait que l’électronique embarquée soit endommagée. SpaceX avait aussi traversé une situation similaire en mars dernier (voir notre article).

© NASA/GSFC

Autant dire qu’il faudra redoubler de vigilance à l’avenir. En effet, le Soleil est en ce moment dans la phase ascendante de son cycle de 11 ans. Plus nous nous rapprochons du pic d’activité, prévu en 2025, plus les tempêtes solaires – et par extension, les CME discrètes – seront fréquentes et brutales.

Malheureusement, à l’heure actuelle, nous ne disposons d’aucun moyen de protéger notre technologie d’une CME particulièrement intense. En attendant que les chercheurs découvrent une astuce salvatrice, il faudra donc faire preuve d’humilité face aux caprices de notre étoile, tout en croisant les doigts pour qu’elle se montre clémente ces prochaines années.

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2 commentaires
  1. Tout les problèmes dans l’univers, les changements climatiques causés par l’homme qui détruit notre planète et qui provoque cette fin du monde.

  2. Les activités solaire et alugnem3nt des planètes et le passage des planètes devant le soleil sont 80% responsable des intempérieset 15% par les grosse industries et usine avec leurs chemins et 5% par la pollution humaine normal.

Les commentaires sont fermés.

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