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Attentat à la clé USB contre des journalistes : que s’est-il passé ?

Une attaque à la clé USB piégée a visé plusieurs journalistes en Équateur.

En Équateur, une attaque à la clé USB piégée a affolé les locaux d’une rédaction cette semaine. Après avoir reçu une lettre anonyme contenant une clé USB, un journaliste a été blessé en connectant l’appareil à son ordinateur. Il s’agissait en réalité d’une bombe, destinée à blesser les membres de la rédaction.

Attaque coordonnée

Selon la BBC, au moins cinq autres rédactions auraient été ciblées durant cette attaque, mais une seule aurait explosé, faisant quelques blessés légers. La victime Lenin Artieda de la chaîne de télévision Ecuavisa n’était a priori pas personnellement visée. Une autre clé USB piégée aurait ensuite été activée de manière contrôlée par les forces de l’ordre.

Cette attaque coordonnée survient dans un contexte particulièrement tendu en Équateur. Le pays est actuellement en proie à de violentes guerres des gangs. Au milieu de cette violence, la presse, et donc les journalistes représentent des cibles privilégiées. L’année dernière, le journaliste Gerardo Delgado Olmedo avait été tué par balle dans une attaque affiliée aux cartels mexicains. En 2020 et 2022, les chaînes RTS et TV Amazonas avaient aussi été victimes d’une attaque à coups de feu et d’explosifs.

Dans un communiqué, les autorités locales ont condamné “tous les actes de violence perpétrés contre les journalistes et les médias“, et ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour terrorisme. Pour le moment, les pistes sont minces. Les courriers auraient vraisemblablement été expédiés depuis la ville de Quinsaloma, dans le centre du pays. L’une des enveloppes contenait des menaces, tandis que les autres promettaient des “des informations exclusives pour démasquer le correismo“, le parti politique dirigé par l’ex-président Rafael Correa.

USB killer, un dispositif militaire

Selon le média Primicias Ecuador, l’attaque aurait été lancée au moyen d’un explosif RDX militaire, via un dispositif baptisé USB Killer, qui consiste à endommager physiquement l’ordinateur du destinataire, sans réellement chercher à tuer ou à blesser. Initialement conçu pour tester la résistance de composants informatiques aux surcharges électriques, le dispositif avait été utilisé pour la première fois en 2019 à des fins malveillantes, après qu’un étudiant de l’Université College of St Rose à New York l’ait utilisé pour détruire plusieurs dizaines d’ordinateurs appartenant à son établissement.

La presse en ligne de mire

Alors que le pays est en proie à de violentes tensions politiques et sociales, les attaques ciblées contre la presse sont loin d’être anodines. À l’international, la sécurité des journalistes est de plus en plus questionnée, et pas seulement en temps de guerre.

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