C’est un conseil de bon sens : ne branchez jamais à votre ordinateur une clé USB envoyée par un inconnu ou trouvée par terre. Qui sait ce qui peut bien s’y trouver : virus, malwares et autres logiciels malveillants… En Équateur, il faut faire preuve d’encore plus de prudence. Un journaliste de la chaîne régionale TV Ecuavisa a en effet été blessé après avoir inséré une clé USB explosive dans son PC. Le périphérique contenait du T4, un explosif de type militaire qui prend la forme d’une capsule d’un centimètre de long. Il est relativement facile d’en insérer une dans une clé en toute discrétion.
Les cartels de la drogue prennent possession de l’Équateur
Heureusement pour la victime et pour l’ensemble de la rédaction, la moitié seulement de la capsule de T4 a explosé. Le journaliste a été blessé superficiellement à la main et au visage, sans toucher personne d’autre dans sa rédaction. Évidemment, les autorités équatoriennes ont pris le problème très au sérieux car il s’agit d’une attaque en règle contre la presse du pays en général : en tout, cinq lettres contenant des explosifs ont été saisies, envoyées à plusieurs médias. Le ministre de l’Intérieur Juan Zapata a confirmé que la capsule détonante utilisée était similaire aux cinq endroits.
Le message est clair : faire taire les journalistes. Car le pays est désormais une plaque tournante pour le trafic de drogue provenant de la Colombie et du Pérou. L’Équateur était auparavant un pays de transit, mais désormais il sert de centre de distribution vers l’Europe et les États-Unis. Le port de Guayaquil, deuxième ville du pays où résident d’ailleurs les locaux de TV Ecuavisa, est devenu un des lieux les plus dangereux et violents en Équateur. Les narcotrafiquants y multiplient les exactions pour contrôler les routes et les voies d’accès.
Les autorités du pays sont désormais engagées dans une lutte sans merci contre les cartels, qui ont décidé de faire taire les médias qui enquêtent sur leurs méfaits. Suite à cette vague de clés USB explosives, le gouvernement a rejeté tous types d’actes violents et les tentatives d’intimidation contre les journalistes et la presse. Une enquête a été ouverte pour terrorisme.
Fundamedios, une organisation de défense de la liberté de la presse, a déclaré que ces attaques constituaient une escalade de la violence contre la presse, qualifiée de « inquiétante, inacceptable, violant la liberté d’expression et nécessitant l’intervention immédiate de l’Etat ». On est effectivement un cran plus loin que les virus.
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