Depuis le début du mois, tous les amoureux de l’espace frétillent d’impatience en attendant le lancement inaugural de Terran 1, la toute première fusée presque entièrement imprimée en 3D au monde. La startup américaine Relativity Space vient d’annoncer une nouvelle date pour ce tir historique. Et malheureusement, l’heure est un peu moins pratique pour le public européen. L’objectif est désormais de procéder au tir le 23 mars à 3 heures du matin, heure française.
Il s’agira de la troisième tentative de décollage pour cette mission baptisée Good Luck, Have Fun (ou GLHF). Le premier essai a eu lieu le 8 mars dernier. Mais il a dû être abandonné à cause d’un problème de température enregistrée au niveau des ergols liquides. La firme voulait procéder à un autre essai le 11 mars, mais la météo a malheureusement fait des siennes.
Pour cette nouvelle tentative, tous les voyants semblent au vert. Il n’y a évidemment aucune garantie que la mission arrive à son terme. Mais cette fois, il est fort probable que Relativity Space arrive enfin au bout du compte à rebours et que Terran 1 prenne le chemin de l’espace. Si elle y parvient, il s’agira d’une première historique à bien des égards (voir notre article précédant la tentative du 8 mars).
Un lancement potentiellement historique
Pour commencer, ça serait la première fois qu’une fusée de type methalox atteindrait l’orbite terrestre. Il s’agit d’un type de moteur-fusée où la poussée est générée par un mélange de méthane et d’oxygène liquide. La Chine y est presque parvenue en décembre dernier avec son lanceur Zhuque-2 (voir notre article). Mais ce dernier a finalement échoué juste avant la dernière étape de l’ascension. Relativity Space peut donc encore s’emparer de cette couronne.
Mais l’élément le plus important, c’est la méthode de fabrication de Terran 1. Comme précisé plus haut, il s’agit de la première fusée presque entièrement imprimée en 3D. Près de 85 % de la masse totale du véhicule a été produite ainsi. Cette technique présente des avantages énormes par rapport aux méthodes de production traditionnelles, qui nécessitent encore une quantité très importante de travail manuel.
Si la fusée atteint ses objectifs, elle pourrait donc signer le début d’un grand changement de paradigme pour toute l’industrie, un peu comme les lanceurs réutilisables de SpaceX qui ont inspiré toute la concurrence.
Il sera donc très intéressant de voir jusqu’où ira Terran 1 lors de son vol inaugural. Connaissant la difficulté d’une telle opération et le nombre d’inconnues qui entourent encore ce lanceur d’un nouveau genre, il serait extrêmement impressionnant qu’elle atteigne l’orbite du premier coup.
Les premiers objectifs, plus raisonnables, seront de passer le cap du décollage puis du Max-Q. Ce dernier terme désigne le point de l’ascension où les contraintes mécaniques sont les plus importantes. Si la structure novatrice de la fusée survit y résiste, il s’agira déjà d’un grand succès. Cela permettra de confirmer que l’impression 3D est une approche viable dans ce contexte. Avec des implications énormes pour Relativity et tout le reste de l’industrie.
Une fenêtre de lancement de trois heures
Comme lors des premières tentatives, la fenêtre de lancement restera ouverte pendant trois heures. Sachant que le protocole de mise à feu dure une quarantaine de minutes et en tenant compte des interruptions inévitables, la firme pourrait donc tenter sa chance deux, trois, voire quatre fois.
Les quelques courageux qui ont prévu de se lever pour y assister devront donc attendre un certain temps. Mais au moins, en cas de succès, ils pourront se targuer d’avoir assisté à un événement historique, susceptible de redéfinir complètement les codes de l’aérospatiale telle qu’on la connaît. Alors sortez votre plaid le plus douillet, préparez-vous un bon breuvage chaud, et rendez-vous cette nuit sur le livestream ci-dessous pour en avoir le cœur net !
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