Face à l’embargo américain, HUAWEI passe aux composants chinois

Devenu l’un des symboles des tensions récentes entre la Chine et les États-Unis, HUAWEI n’a pas abdiqué. Le géant chinois est pourtant dans le collimateur de Washington depuis des années, soupçonné de soutenir des activités d’espionnage. En 2019, les États-Unis ont pris la décision d’interdire les entreprises du pays de collaborer avec Huawei. Une décision lourde de conséquences pour le groupe chinois, privé de certaines technologies incontournables. Les produits de la marque, comme le Huawei Mate 50 Pro, sont privés de la connectivité 5G et des services de Google (Play Store…).

Des milliers de composants remplacés par des versions chinoises

Malgré ces difficultés, HUAWEI n’a jamais abandonné et veut rester un géant de la tech. Dans un discours retranscrit par l’université Jiao Tong de Shanghai et relayé par Reuters, Ren Zhengfei explique que HUAWEI a remplacé plus de 13 000 composants par des substituts chinois. Le fondateur de la firme ajoute qu’elle a aussi redessiné 4 000 cartes de circuits imprimés pour ses produits. Ces changements ont eu lieu au cours des trois dernières années, afin de permettre au groupe de continuer à lancer des produits.

Cible des États-Unis, HUAWEI a été contraint de revoir sa chaîne de fonctionnement. Le dirigeant de la société affirme aujourd’hui que la production de circuits imprimés est « stabilisée ». Il faudra se contenter du discours de Ren Zhengfei, l’agence Reuters précisant qu’elle n’a pas pu vérifier cette information de manière indépendante. Le responsable a fait cette annonce fin février, lors d’un discours devant des experts chinois en technologie. Ce compte rendu, publié près d’un mois après, nous apprend aussi que HUAWEI a investi 23,8 milliards de dollars en recherche et développement en 2022. Il ajoute que les dépenses en R&D augmenteront « à mesure que notre rentabilité s’améliorera ».

En revanche, le groupe ne prépare pas de réponse au robot conversationnel ChatGPT d’OpenAI. HUAWEI prévoit toutefois de joue un rôle dans la course à l’IA.

HUAWEI veut rebondir

Ce discours cherche également à rassurer sur la capacité de la firme à rebondir. Ren Zhengfei confirme d’ailleurs qu’il y a encore « des difficultés à produire des puces électroniques en Chine ». Il assure que le pays doit « trouver d’autres moyens de rattraper (les États-Unis) » dans ce domaine. « Nous sommes toujours dans une période difficile, mais nous ne nous sommes pas arrêtés sur le chemin du progrès », précise-t-il.

En début d’année, l’administration Biden songeait à durcir encore le ton contre HUAWEI. Plusieurs sources indiquaient que Washington était prêt à mettre fin aux accords de licences. Cette décision mettrait fin à la tolérance dont bénéficie Huawei pour travailler avec certaines entreprises américaines. En attendant, le constructeur continue de lancer de nouveaux appareils régulièrement. Il prépare d’ailleurs l’arrivée du HUAWEI P60 Pro, un smartphone très prometteur en photo.

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