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Tesla a un plan pour en finir avec les terres rares dans ses voitures

Tesla veut s’émanciper définitivement de ces matériaux problématiques sur les plans logistiques, politiques et écologiques.

Tesla a fait une annonce discrète, mais significative à l’occasion de son Investor Day : le titan de l’automobile électrique veut éliminer entièrement les terres rares de ses véhicules.

Les terres rares, ce sont des matières premières à l’importance stratégique énorme. Elles sont utilisées dans la construction d’un tas de composants électroniques. On les retrouve dans les smartphones, les disques durs, les caméras, ou encore dans de nombreux éléments des voitures électriques.

Une chaîne logistique cauchemardesque

Le problème, c’est que depuis 2022, l’approvisionnement en terres rares devient de plus en plus difficile. Les prix sont extrêmement volatils, et pour les entreprises américaines, la situation est encore plus compliquée à cause de l’origine géographique de ces terres rares.

En effet, c’est la Chine qui domine très largement cette industrie. Elle possède plus de 35 % des ressources identifiées en terres rares. Et surtout, elle en assure environ 60 % de la production mondiale. Une situation inconfortable pour les États-Unis, qui sont engagés dans un vaste bras de fer commercial et politique avec le pays de Xi Jinping.

Ces terres rares sont indispensables à la production de certains éléments très courants dans les voitures électriques. Elles servent notamment à produire des aimants au néodyme. Ce sont de puissants aimants permanents. Ils jouent un rôle central dans le système de propulsion de nombreux véhicules électriques, où ils servent à générer un champ magnétique au niveau du rotor. On parle de moteur PM, pour Permanent Magnet.

Tesla veut un moteur PM sans terres rares

Et d’après IDTechX, environ 80 % des voitures électriques de la planète utilisent cette technologie. Cela concerne notamment Tesla. Elle a introduit son premier moteur PM avec sa Model 3. Depuis, ce dernier a été étendu à l’ensemble de sa gamme. On le retrouve sur tous les modèles de Tesla, en complément d’un second moteur à induction aux caractéristiques techniques complémentaires.

Pour éviter les problèmes logistiques liés aux terres rares, plusieurs constructeurs ont opté pour d’autres approches. Audi, par exemple, a choisi d’utiliser uniquement des moteurs à induction. Le souci, c’est que ces moteurs sont généralement plus lourds et moins efficaces que ceux qui utilisent des aimants au néodyme.

Toujours selon IDTechX, Tesla ne souhaite pas changer complètement la technologie de propulsion. Elle voudrait se débarrasser des terres rares, mais en continuant d’utiliser un moteur PM. La firme n’a pas indiqué précisément comment elle compte y parvenir. Mais cela implique forcément d’avoir recours à d’autres alliages (probablement ferreux) pour générer le champ magnétique indispensable à la propulsion. Les ingénieurs en science des matériaux vont donc avoir du pain sur la planche.

Le début de la fin des terres rares dans les moteurs ?

Au-delà des détails techniques, l’autre point intéressant, c’est que ce changement de cap pourrait avoir des conséquences sur toute l’industrie. La plupart des entreprises concernées font déjà des efforts pour se distancer de cette chaîne logistique problématique. Car en tant que chef de file de ce secteur, il n’est pas impossible que la décision de Tesla accélère le processus. Si elle parvient à développer un moteur PM performant sans utiliser de néodyme, cela pourrait inciter les autres constructeurs à faire de même.

Le cas échéant, il s’agirait d’une transition assez intéressante sur le plan technique. Et accessoirement, ça serait aussi une bonne nouvelle pour l’impact environnemental de la filière, sachant que l’exploitation des terres rares génère quantité de sous-produits très dangereux.

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Source : IDTechX

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