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Espace : un lancement historique a lieu ce soir, voici comment y assister

Terran 1, la première fusée imprimée en 3D au monde va tenter d’atteindre l’orbite ce soir, à partir de 19h heure française.

[Mise à jour 09/03/23 8h20 : Le lancement a été repoussé suite à un problème de température enregistré au niveau des ergols liquides. La procédure avait déjà été suspendue à plusieurs reprises, dont une fois quelques minutes auparavant pour la même raison. Une nouvelle fenêtre de lancement a été déterminée : Terran 1 tentera à nouveau de décoller samedi 11 mars entre 19h et 22h (heure française).]

 

Le 8 mars 2023 est une date très attendue par tous les amoureux de l’espace. En effet, c’est aujourd’hui que la fusée Terran 1 doit décoller pour la première fois ; voici tout ce qu’il y a à savoir pour ne pas perdre une miette de ce lancement potentiellement historique.

Cette échéance fait frétiller les spécialistes depuis plusieurs années. En effet, le nouveau bébé de la firme américaine Relativity Space n’est pas une fusée comme les autres. C’est même une machine tout simplement unique en son genre.

Et ce n’est pas à cause de son sobriquet emprunté à la légendaire franchise Starcraft ou du nom de la mission, qui rend aussi hommage à la culture geek (elle a été baptisée GLHF, pour Good Luck Have Fun, un acronyme souvent utilisé dans les jeux vidéo en ligne). Si Terran 1 est si différente de ses semblables, c’est parce qu’elle a été construite à l’aide d’un procédé radicalement différent des méthodes de traditionnelles. En effet, près de 85 % de la masse totale de la structure et des composants a été imprimé en 3D !

Il s’agit d’une énorme rupture technologique. Cette approche présente des avantages énormes au niveau de la complexité, du coût et du temps de conception/fabrication. Car aujourd’hui, le travail manuel occupe encore une place considérable dans la l’assemblage d’une fusée.

En imprimant la plus grosse partie, il serait théoriquement possible d’économiser énormément de temps, de ressources, et par extension d’argent. L’impression 3D permet aussi de produire des engins nettement plus fiables grâce à la diminution du nombre de composants. Pour plus de détails sur les avantages de cette approche, vous pouvez consulter notre article dédié à la fusée ci-dessous.

Des moteurs methalox très prometteurs

Terran 1 se démarque aussi au niveau du système de propulsion. En règle générale, les moteurs-fusées modernes utilisent des combustibles à base de kérosène (dits kerolox). C’est par exemple le cas des moteurs Merlin que l’on trouve sur les lanceurs Falcon 9 de SpaceX. Les moteurs Aeon de Terran, en revanche, sont alimentés par un mélange de méthane et d’oxygène liquide. On parle alors de moteur methalox. Et là encore, il s’agit d’une évolution technologique considérable.

Cette combinaison présente de très nombreux avantages par rapport au kerolox, si bien que presque tous les titans du secteur travaillent en ce moment sur des moteurs de ce genre. C’est notamment le cas de SpaceX avec le moteur Raptor V2 qui équipe le fameux Starship.

Séduits par les promesses de Musk, de nombreux observateurs s’attendaient à ce que ce véhicule révolutionnaire soit le premier engin à rallier l’orbite à l’aide d’un moteur methalox. Mais pour l’instant, il reste encore cloué au sol en attendant le feu vert de la FAA (voir notre article).

En décembre dernier, il a failli se faire damer le pion par l’agence spatiale chinoise. Le CNSA a réussi à faire décoller le premier lanceur methalox de l’histoire. Mais il ne s’agissait que d’un succès en demi-teinte. Car au bout du compte, l’engin n’a pas réussi à atteindre l’orbite.

Dans ce contexte, RocketLab se retrouve dans une position intéressante. Si le vol inaugural de Terran 1 se déroule à la perfection, il marquera l’histoire en devenant le tout premier engin à atteindre l’orbite grâce à un moteur methalox.

Un premier lancement pour valider le concept

Mais il convient de mesurer ses attentes. Les lancements spatiaux sont des opérations extrêmement complexes, et l’échec fait déjà partie de la routine en temps normal. Mais ici, nous parlons d’un engin truffé de nouvelles technologies qui n’ont jamais été poussées aussi loin en conditions réelles. Il serait donc extrêmement impressionnant que Relativity Space parvienne à atteindre l’orbite du premier coup. Le cas échéant, il s’agirait indiscutablement d’un succès retentissant.

Pour cette raison, Relativity a préféré jouer la sécurité. La première Terran 1 qui décollera ce soir n’embarquera aucune charge utile. Il s’agira strictement d’un test de mise en orbite, ni plus ni moins. L’objectif principal sera d’étudier le comportement de la structure en vol. Car même si Relativity a confiance dans son produit et que les tests en laboratoire se sont avérés concluants, personne ne sait exactement comment cette structure imprimée en 3D va supporter le lancement.

Le premier enjeu sera de passer le cap du Max-Q. Ce terme désigne le point de l’ascension où les contraintes mécaniques sont les plus importantes. Lors du test d’un nouveau véhicule, il s’agit souvent du moment de vérité. Si la structure n’est pas suffisamment résistante ou qu’elle présente des défauts au niveau aérodynamique, elle peut se déformer et se rompre en un clin d’œil.

Si la structure novatrice de Terran 1 survit à ces contraintes, ce sera déjà une grande victoire. Cela confirmera que l’impression 3D est une approche viable dans ce contexte. Et cela pourrait représenter un immense changement de paradigme, comparable à ce qu’a fait SpaceX avec ses lanceurs réutilisables qui ont bouleversé toute l’industrie.

La bonne nouvelle, c’est que ce lancement potentiellement historique sera diffusé en direct à une heure intéressante pour le public européen. Terran 1 doit décoller du légendaire Cap Canaveral ce soir à partir de 19 h en France. À noter que la fenêtre de tir restera ouverte pendant trois heures. Les préparatifs et le lancement en lui-même seront retransmis en direct sur la chaîne YouTube de Relativity Space ci-dessous, à partir de 18 h.

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2 commentaires
  1. Magnifiques développements technologiques Aéronautique ! Une nouvelle fois par des équipes privées US !
    Si seulement notre Pays avais put et surtout Voulu, continuer dans ces domaines depuis les années 60 et nos fusées Diamant ou nos équipes Aéronautique étaient les pionnières et en avances sans contests sur Toutes les grandes Puissances! Imaginez un tout petit instant à quels niveaux on serait Aujourd’hui ! Et surtout nos développements Scientifiques et notre Défense Nationale qui n a Aucun engins à Dispositions en 2023!
    Merci Thank you merci a Tous !

  2. Belle aventure ! Je croise les doigts pour eux (mon cigare est prêt).
    Je suis très optimiste sur l’utilisation de l’impression 3D pour les engins spatiaux. C’est moins onéreux, plus précis, plus rapide. De plus c’est théoriquement plus fiable. A suivre en réel. En France nous avançons bien aussi dans le domaine de la 3D, notamment dans le secteur militaire (missiles, torpilles, armes fantassin, …) où le taux d’utilisation de l’impression 3D augmente rapidement. Mais pas que, le secteur de l’automobile, du bâtiment, avancent bien eux aussi. Un peu partout en fait. Et c’est logique, en production tout le monde recherche l’optimisation maximale. La 3D étant un des éléments pour atteindre cet objectif. Ceci dit tout n’est pas faisable avec cette technologie, il y a des “choses” qui ne peuvent être réalisées que par un humain ou une machine pilotée par un humain, en tout cas pour le moment… En attendant, je souhaite un beau succès à Terran 1 et ses équipes. Ça va le faire 🙂

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