Tesla : que faut-il retenir du “Master Plan 3” d’Elon Musk ?

2006 et 2016 et donc 2023. Après des années de rumeurs, Tesla vient de présenter son « Master Plan 3 », la ligne de conduite du constructeur pour les années à venir. Elon Musk avait déjà donné les grandes tendances il y a quelques jours sur Twitter. L’homme d’affaires avait alors mentionné « le chemin d’un futur à l’énergie entièrement durable ».

Finalement la longue présentation de Tesla (plus de deux heures) n’aura pas donné les grandes annonces espérées. La potentielle Model 3 redessinée, ou l’hypothétique Model 2 n’auront pas pointé le bout de leur nez. En ce qui concerne les autres voitures, rien ou presque n’a été dit. Seul lot de consolation, Tesla confirme l’arrivée imminente de son Cybertruck. Le pick-up 100 % électrique fera ses premiers tours de roue en 2023, c’est promis.

Tesla veut mettre fin aux énergies fossiles

Mais tout l’intérêt du « Master Plan » n’était pas là. L’idée pour Tesla était avant tout de donner une idée précise de sa vision du monde pour les années à venir. Le constructeur a notamment insisté longuement sur la nécessité d’une décarbonisation de l’industrie énergétique. Avec Tesla Solar, la marque compte bien prendre sa part de responsabilité.

Tesla est revenu en détail sur les moyens de fabrication ou de stockage de l’énergie. Elon Musk a notamment mentionné l’énergie solaire et l’éolien, les deux sources renouvelables les plus intéressantes pour les prochaines années. Dans son estimations des coûts, la marque fixe le prix d’une telle entreprise à 10 000 milliards de dollars.

Selon les équipes d’Elon Musk, cette somme devrait permettre de construire assez de panneaux solaires pour contenter tous les besoins énergétiques de la planète. Dans le même temps, Elon Musk espère que les voitures, mais aussi les camions, les bateaux et mêmes les avions vont devenir électriques. Plus propres, ces appareils seraient alors des grands consommateurs de terres rares, mais selon Tesla, ce n’est pas un problème.

En effet « à mesure que l’on mène des recherches, on trouve toujours plus de minerais ». La solution semble donc toute simple pour Tesla qui assure que les ressources en lithium notamment sont encore loin d’avoir atteint leur stade critique. À titre de comparaison, les compagnies pétrolières ont utilisé le même argumentaire pendant des décennies.

Tesla : une « nouvelle génération » pleine de promesses

Mais en plus de vouloir électrifier le monde, Tesla veut avant tout produire des voitures. C’était le point le plus attendu de la conférence et les responsables d’équipe se sont multipliés sur scène pour présenter les innovations de la « nouvelle génération » de voitures Tesla sans pour autant donner plus de détails.

La seule nouveauté présentée ce soir restera donc un système d’abonnement pour la recharge à domicile de sa voiture. Dans un premier temps le service ne sera disponible qu’au Texas. Pour 30 $ par mois, les propriétaires d’une voiture Tesla pourront recharger en illimité leur voiture durant la nuit. Tesla assure que cette énergie sera 100 % verte, notamment grâce aux grandes structures éoliennes présentes dans l’État.

Cette annonce aurait pu servir de rampe de lancement pour la présentation d’une nouvelle voiture, mais ce ne fut pas le cas. Les équipes de Tesla ont continué la conférence en présentant des aspects globaux de cette « nouvelle génération » sans rentrer dans les détails. Elles ont notamment présenté les gains réalisés dans la production, l’organisation interne des pièces dans la plateforme ou encore le nouveau système électronique plus efficient.

Avec près de 2 millions de voitures sorties tous les ans de ses « Gigafactory », le constructeur est déjà un acteur sérieux dans le monde de l’automobile, mais ce chiffre devrait être multiplié par 10 dans les prochaines années.

Toujours plus d’usines

Pour y arriver, Tesla va lancer une nouvelle usine au Mexique. Le constructeur n’a cependant pas précisé où exactement cette nouvelle usine serait située ni quelles seront les voitures sur la chaîne de production. Avec une croissance de son nombre d’employés records ces derniers mois, Tesla veut continuer à produire au plus près de ses frontières.

Aujourd’hui, sur les 129 000 employés de la marque, la moitié travaille dans des usines et 60 % d’entre eux sont basés sur le sol américain. Sur les quatre gigafacorty déjà ouvertes, deux sont situés sur le sol américain (Fermont et Austin). Grâce à cette main-d’œuvre toujours plus nombreuse, Tesla a célébré quelques heures avant le début de la conférence, la production de sa 4 millionième voiture.

Bénéficiant d’une ascension fulgurante ces dernières années, Tesla n’aura eu besoin que de sept mois pour produire un million de véhicules. Le premier million avait lui été atteint en 12 ans.

Si cette conférence était avant toute pensée pour les investisseurs, ces derniers ne semblent pas vraiment enthousiaste. Au cours des deux de conférence le cours de l’action TLSA a chuté de près de 5%.

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