OpenAI, la firme spécialisée dans l’intelligence artificielle à qui l’on doit notamment le chatbot ChatGPT, a annoncé quelques grands changements hier. Elle va enfin lancer une API destinée aux développeurs qui travaillent avec ChatGPT et Whisper, son modèle de transcription de langage.
Cette API sera construite autour du même modèle génératif que la version publique du chatbot, à savoir GPT-3.5-Turbo. Concrètement, cela signifie que les développeurs pourront désormais exploiter la puissance du modèle directement dans leurs applications.
C’est important, car cela va permettre à ChatGPT de passer à la vitesse supérieure. Pour l’instant, il ne s’agissait « que » d’une version standalone disponible en ligne. Mais désormais, l’expérience va se diversifier. Avec l’arrivée d’une API dédiée, on peut s’attendre à voir apparaître des tas de nouveaux programmes et applications basés sur des chatbots dans un futur proche.
En parallèle, OpenAI a aussi fait place nette dans sa politique d’utilisation des données. Elle certifie qu’à partir d’aujourd’hui, elle n’utilisera plus les données transmises par les utilisateurs de son API pour « améliorer ses services » — ou, en d’autres termes, pour entraîner ses modèles IA — à moins qu’ils ne l’acceptent explicitement.
OpenAI fait place nette avant de monter en puissance
Le timing n’est pas anodin. Si OpenAI balaie ainsi devant sa porte, c’est parce qu’elle s’apprête à mettre un sérieux coup d’accélérateur. Pour accéder à l’API du chatbot à l’heure actuelle, il faut passer par un processus de validation individuel. C’est en train de changer en ce moment même.
La firme va bientôt inaugurer un nouveau système de vérification dit post-hoc. Cela signifie qu’à partir de maintenant, les nouveaux utilisateurs seront donc validés (ou rejetés) grâce à une analyse statistique automatique. Par extension, cela va permettre à OpenAI d’ouvrir les portes de son produit à beaucoup plus de clients.
D’après Greg Brockman, le Président d’OpenAI cité par TechCrunch, cela ne va pas changer grand-chose en pratique. Il a tenu à rappeler que les utilisateurs des services de la firme sont déjà les propriétaires exclusifs de ce matériel depuis belle lurette, autant en termes d’input que d’output.
En revanche, nous assistons en ce moment à l’émergence des premiers défis réglementaires et éthiques autour des IA génératives. OpenAI a donc certainement préféré prendre ses précautions. En montrant ainsi patte blanche, elle réduit le risque d’être fauchée en pleine ascension par un éventuel scandale sur l’utilisation des données.
D’un autre côté, c’est tout de même une preuve de bonne volonté bienvenue. Certes, le fondateur Sam Altman a la réputation d’être pragmatique et précautionneux. Mais OpenAI n’a pas toujours été blanc comme neige à ce niveau.
Par le passé, de nombreux développeurs ont soulevé des questions très importantes sur la confidentialité de GPT-3, le modèle de génération de langage qui sous-tend ChatGPT.
L’entreprise a déjà fait de gros efforts sur ce terrain. Mais il reste notamment un point de friction particulièrement important. Il s’agit des « prompts » (ou inputs), les indications textuelles fournies à l’algorithme par les utilisateurs. Dans un article de sa FAQ, la firme suggère toujours de ne pas partager d’informations confidentielles avec ChatGPT. Elle explique qu’une fois intégrés à dans ces immenses jeux de données, il devient virtuellement impossible de les supprimer.
Quoi qu’il en soit, il conviendra de prêter une attention toute particulière aux retombées de cette annonce. Il est extrêmement probable que de nombreux développeurs commencent bientôt à greffer des chatbots IA à leurs applications. Au début, il s’agira probablement de gadgets. Mais à moyen terme, on peut aussi s’attendre à ce que cette technologie arrive dans des applications déjà très populaires. Et cette grande transition s’annonce déjà fascinante à bien des égards.
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“l’invasion des chatbots”
C’est déjà fait avec l’édition submergé de bouses sans âme et tout les sites d’infos sont pollués d’article en tout genre ChatGPT à pété…