Depuis le début du mois de février sur TikTok, de nombreux internautes s’indignent autour du 24 avril et d’une supposée “journée du viol” durant laquelle il serait possible de commettre des crimes sexuels en toute impunité. Devenu viral sur le réseau social chinois, le sujet prend de l’ampleur, et certaines vidéos cumulent parfois plusieurs centaines de milliers de vues. Évidemment, il s’agit d’une fake news.
D’où vient cette fake news ?
Il n’existe évidemment pas de journée du viol. Ce qui n’empêche pas la rumeur d’enfler depuis plusieurs années, tous les 24 avril. Ce hoax viendrait en fait des États-Unis, où dès 2021, certains influenceurs alertaient contre le “National rape day”. À l’époque, l’officier Kelvin Dingle, très suivi sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok “implore” les femmes à rester en sécurité, en estimant que “vrai ou non” l’information ne doit pas être prise à la légère.
Le “National rape day” devient viral, et même TikTok n’arrive pas à mettre la main sur l’origine de cette fake news. Selon les rumeurs glanées sur le réseau social, tout proviendrait d’une vidéo postée il y a deux ans, puis supprimée depuis, dans laquelle un groupe d’homme masqués appelle à “reprendre le pouvoir sur les femmes”, sans explicitement mentionner le terme de viol.
La psychose, quant à elle, devient bien réelle, et revient chaque année chez les utilisateurs de la plateforme chinoise. Sur le réseau social, de nombreuses utilisatrices mettent en garde les femmes, en leur conseillant de ne pas sortir de chez elles le 24 avril. D’autres à l’inverse se filment munies d’un couteau, d’un taser ou d’une bombe lacrymogène.
TikTok, roi de la désinformation
Cette “journée du viol” a beau ne reposer sur aucune information tangible, elle reste inquiétante. D’abord parce que les internautes et notamment les plus jeunes n’ont pas toujours les clés pour différencier le vrai du faux sur les réseaux sociaux. Ensuite parce que la rumeur participe activement à la culture du viol, en véhiculant l’idée que les hommes posséderaient des “besoins” sexuels incontrôlables, qui justifierait de commettre des crimes au nom d’une “misère sexuelle” fantasmée.
La désinformation a toujours été un sujet sensible chez TikTok. Même avec la meilleure volonté du monde, la plateforme peine à endiguer certains contenus viraux qui se développent à la vitesse grand V, et les législateurs du monde entier appellent l’entreprise à prendre ses responsabilités, notamment en matière de protection des mineurs.
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