L’étude a de quoi surprendre, mais elle est tout à fait sérieuse. Selon la banque de sperme danoise Cryos International Sperm and Egg Bank, la qualité des spermatozoïdes pourrait être augmentée grâce à la réalité virtuelle. À l’heure où la fertilité est de plus en plus faible dans certains pays industrialisés — et notamment la France, tous les moyens sont bons pour résoudre le problème d’une natalité en berne. Il faut dire que selon une récente étude commandée par le ministère des Solidarités et de la Santé l’année dernière, 3,3 millions d’hommes et de femmes françaises seraient infertiles dans le pays.
Heureusement, certains espoirs apparaissent au fur et à mesure de l’avancée des recherches, y compris les plus étonnants. Dans un communiqué publié à la fin de l’année 2022 au Danemark, la banque de sperme Cryos International Sperm and Egg Bank indique en effet avoir établi un lien de causalité direct entre la qualité du sperme… et la réalité virtuelle.
Des effets temporaires, mais prometteurs
Pour réaliser son étude, la banque indique avoir fait appel à un panel de 63 hommes, à l’origine de plus de 500 dons de sperme sur l’année écoulée. Ceux-ci ont ensuite été séparés en deux groupes : l’un devait se contenter d’une stimulation via des films pornographiques classiques sur écran. L’autre a pu bénéficier d’une stimulation visuelle en réalité virtuelle.
Selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Reproductive Biology and Endocrinology, le résultat serait sans appel : la qualité du sperme des hommes ayant utilisé la VR comme support masturbatoire serait largement supérieure à l’autre groupe. Une conclusion qui proviendrait peut-être du temps beaucoup plus court qui s’écoulait entre deux éjaculations. En espaçant de 14 heures les dons pour chaque patient, et en utilisant la réalité virtuelle, la banque indique ainsi avoir constaté une augmentation de près de 50% des spermatozoïdes mobiles dans les échantillons. Un chiffre particulièrement important, puisqu’il représente le nombre de gamètes mâles vivants, et donc capables de féconder un ovule.
Des résultats à relativiser
Évidemment, les résultats de cette étude, aussi prometteurs soient-ils, doivent être pris avec des pincettes. D’abord parce que l’échantillon de 63 hommes est très faible pour obtenir un résultat fiable, conformément à la loi des grands nombres. Ensuite parce qu’il est pour le moment très difficile d’établir un lien entre une stimulation par réalité virtuelle et un éjaculat plus performant. La solution se trouve peut-être du côté de la sensation de réalisme qui découle de la VR. Pour en avoir le cœur net, il faudra sans doute creuser un peu plus. L’étude est accessible en intégralité et en anglais ici.
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