Si vous avez grandi dans les années 90 et 2000, vous avez peut-être eu la chance d’avoir un Tamagotchi. Avec ce petit jouet électronique, les enfants du monde entier ont pu découvrir les joies (et les inconvénients) de la parentalité de façon prématurée. Les petites créatures virtuelles contenues dans ces œufs en plastique nous en ont fait voir des vertes et des pas mûres. Entre les montagnes d’excréments, les rhumes à répétition et même les caries, réussir à les maintenir en vie relevait presque de l’impossible.
Heureusement que la simple pression d’un bouton suffisait à le réincarner. Mais finalement, est-ce que cette facilité et l’aspect factice de la vie virtuelle n’expliquent pas en partie notre manque d’attention envers la créature ? Si le Tamagotchi était un vrai être vivant, nos souvenirs auraient sans doute été tout autres (et probablement clairsemés de quelques traumatismes). Et bien, figurez-vous que des scientifiques américains ont inventé ce Tamagotchi (trop) réaliste dans le cadre d’une expérience.
Leur objectif : montrer les différences et similitudes entre l’attention et le soin que l’on porte à des machines ou des êtres vivants. C’est avec cette idée en tête que des chercheurs de l’université de Chicago ont créé une smartwatch bien vivante.
Un Tama-organisme indispensable
L’étrange accessoire nous est présenté en vidéo par les scientifiques en charge de ces recherches. On y découvre une grande montre blanche, munie d’un petit écran et d’un étrange compartiment au contenu jaunâtre. Si la partie supérieure permet d’afficher l’heure et le rythme cardiaque du porteur, la partie inférieure renferme tout l’intérêt de cet objet : l’être vivant indispensable.
Pas question d’y glisser un insecte ou tout autre animal, cette lamelle en plastique renferme en réalité un myxomycète, aussi appelé “slime mold” en anglais (entendez moisissures slime). À l’origine, ces organismes étaient classés avec les champignons, d’où leur nom anglais. En réalité, il s’agit d’eucaryotes unicellulaires (un organisme composé d’une seule cellule) qui forment un plasmode (un cytoplasme mou).
Ces petites choses aux airs de pâte à prout ont besoin de se nourrir pour survivre. Les scientifiques ont donc implémenté des myxomycètes dans les montres afin qu’ils servent de conducteurs à l’énergie circulant dans l’accessoire. Pour maintenir la fonction rythme cardiaque de l’objet, il faut prendre soin de l’organisme.
Cinq femmes ont participé à l’expérience et ont dû s’occuper de la bestiole pendant près de 15 jours. Les résultats révèlent que les sujets de test ont ressenti une grande responsabilité envers leur montre et le myxomycète, même si celui-ci ressemble à un simple slime. Finalement, il suffisait que nos Tamagotchis soient mous et moches pour qu’on s’occupe d’eux… Le texte complet de l’étude est disponible juste ici pour découvrir les résultats dans les moindres détails.
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d’un point de vue éthique, utiliser un organisme vivant, même s’il n’est qu’unicellulaire pour en faire un jouer est plus que discutable il me semble. Alors oui ce n’est qu’une expérience mais sait-on jamais