En 2020, Elon Musk a annoncé sur Twitter que SpaceX avait fait l’acquisition de deux plateformes pétrolières. La firme a récemment décidé de s’en séparer, après avoir déterminé qu’elles n’étaient finalement pas adaptées à l’usage prévu.
Cette initiative avait de quoi surprendre. Mais il ne s’agissait pas d’une incursion du fondateur de Tesla dans l’industrie des énergies fossiles ; la firme comptait les convertir en plateformes de lancement en haute mer.
SpaceX is building floating, superheavy-class spaceports for Mars, moon & hypersonic travel around Earth https://t.co/zLJjz43hKw
— Elon Musk (@elonmusk) June 16, 2020
L’objectif était de les utiliser comme bases opérationnelles pour des engins comme le Starship, le véhicule révolutionnaire qui devrait bientôt avoir droit à son baptême de l’orbite. En effet, ce dernier ne servira pas seulement à rallier l’orbite. SpaceX espère aussi en faire un nouveau moyen de transport terrestre qui permettrait de rallier n’importe quel point du globe en moins de 30 minutes.
Le problème, c’est que cette approche implique d’avoir accès à un certain nombre de bases réparties partout sur Terre. Dans ce contexte, l’idée de recycler des plateformes pétrolières était séduisante, car la construction offshore est extrêmement chère et complexe. En se servant de ces structures comme points de départ, SpaceX espérait gagner du temps et réduire les coûts de l’opération.
Les deux plateformes, rebaptisées Phobos et Deimos en hommage aux deux lunes de Mars, devaient servir de preuve de concept. Elles ont été acheminées vers le port de Pascagoula, dans le Mississippi, où elles attendaient patiemment le début des travaux de reconversion.
Vers la construction de bases offshore spécialisées
Mais les premiers tests ont rapidement montré que les plateformes pétrolières de cette catégorie auraient du mal à tenir le rythme fou envisagé par SpaceX. À terme, la firme ambitionne de lancer plusieurs dizaines, voire centaines de Starships par jour. Et dans ce contexte, les ingénieurs ont déterminé qu’il ne s’agissait « pas de la bonne plateforme ».
Cela explique pourquoi SpaceX n’avait donné aucune nouvelle de Phobos et Deimos depuis leurs arrivées respectives, en janvier 2021 et mars 2022. D’après la présidente Gwynne Shotwell citée par SpaceNews, le projet a tout simplement été tué dans l’œuf. Elle a révélé lors d’une conférence la semaine dernière que les deux structures avaient été vendues récemment. Le montant de la transaction ou l’identité des acquéreurs n’ont pas été précisés.
SpaceX n’a pas abandonné l’idée de lancer des Starships depuis la mer. Ce point-là continue de faire partie intégrante de la feuille de route. « Je pense que nous aurons de nombreuses bases maritimes », a déclaré Shotwell.
En revanche, plus question de se baser sur des plateformes pétrolières. La viabilité de cette approche ayant été écartée, il va falloir construire des bases sur mesure. Et cette fois, l’entreprise va prendre son temps. Avant de démarrer des travaux pharaoniques, les ingénieurs veulent attendre que le Starship arrive à maturité. « Nous verrons comment ce véhicule se comportera », a précisé la présidente.
Il faudra donc commencer par attendre le lancement inaugural du Starship, ce qui n’est probablement plus qu’une question de semaines. Une fois la bête domptée, les ingénieurs pourront alors s’attaquer sereinement à la conception d’une plateforme qui répondra à toutes leurs attentes.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Cela fera long feu comme de nombreux projets de Musk. Certains au contraire, correspondant à un véritable besoin, se portent bien.