Les mineurs vont-ils être définitivement interdits de jeux vidéo en Chine ? Après avoir déjà pris plusieurs mesures restrictives concernant l’accès des plus jeunes aux divertissements en ligne, le gouvernement vient d’annoncer sa volonté de resserrer encore la vis, dans l’objectif “d’améliorer encore le niveau de protection et renforcer les mesures” déjà mises en place, rapporte cette semaine le South China Morning Post.
Renforcer les restrictions existantes
Depuis août 2021, le gouvernement chinois avait déjà limité drastiquement l’accès des mineurs aux jeux vidéo, et plus particulièrement aux plateformes en ligne. Pour éviter tout risque de dépendance, l’État avait ainsi limité l’accès des plus jeunes à trois heures par semaine, à raison d’une heure quotidienne les vendredis, samedis et dimanches. Un plafond mensuel de dépenses maximal avait également été mis en place, ainsi qu’une interdiction d’accès aux plateformes de streaming pour les mineurs de moins de 16 ans.
Dans une conférence longue de deux jours qui se tenait ce lundi à Guangzhou, le secrétaire général de l’Association chinoise de l’audio-vidéo et de l’édition numérique Ao Ran a réitéré son objectif de restreindre l’accès des mineurs aux jeux en ligne. Il faut dire que les directives précédentes ont eu un impact direct sur la consommation des joueurs et des joueuses : en mars 2022, soit moins d’un an après la mise en place des premières interdictions, l’éditeur Tencent a indiqué que le temps de jeu moyen des mineurs avait diminué de 88% par rapport à l’année dernière. À l’heure actuelle, les plus jeunes ne représenteraient ainsi que 0,9% de l’audience totale chinoise.
La reconnaissance faciale envisagée
En novembre 2022, le comité gouvernemental chinois de l’industrie des jeux vidéo a indiqué que seuls 75% des joueurs mineurs jouaient moins que les restrictions imposées, affirmant dans la foulée que le problème d’addiction présenté comme sévère dans le pays avait été résolu. Toutefois, le plus gros du travail reste à faire affirme le gouvernement : “La protection des mineurs est un travail à long terme et fondamental (…) Nos pairs doivent résolument mettre en œuvre les exigences des régulateurs… et explorer des moyens techniques, comme la reconnaissance faciale”, a conclu Ao Ran durant la conférence, tout en incitant les parents à prendre leur part de responsabilité dans l’affaire.
Déployer de nouvelles options techniques pourrait peser lourd sur la vie privée des joueurs et des joueuses chinois. Rappelons que la reconnaissance faciale n’est pas une idée nouvelle, puisque Tencent a déjà tenté l’expérience en Chine, en imposant aux plus jeunes une limite de jeu quotidienne, ainsi qu’un verrou numérique et un système de reconnaissance faciale pour empêcher les plus jeunes de se connecter en pleine nuit.
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