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SpaceX prive (partiellement) l’armée ukrainienne de Starlink

SpaceX insiste sur le fait que la militarisation de la constellation web ne faisait pas partie de l’accord initial.

SpaceX a fini par trancher : l’armée ukrainienne ne pourra plus utiliser sa constellation de satellites Starlink pour piloter des drones militaires. L’entreprise avait déjà prévenu qu’il fallait s’attendre à cette éventualité le 8 février, par l’intermédiaire de sa Présidente et Directrice des opérations (voir notre article).

Pour rappel, SpaceX avait fourni un certain nombre de ces terminaux web au contingent ukrainien l’année dernière, suite à la destruction d’une grande partie de son infrastructure par l’armée russe. L’objectif principal était d’offrir un soutien logistique fondamental aux soldats. Il s’agissait aussi de permettre à la population civile de garder le contact avec le monde extérieur.

Cette décision avant tout humanitaire a été largement saluée, et depuis, Starlink s’est imposé comme la colonne vertébrale de la communication ukrainienne sur le terrain. Mais les terminaux ont aussi été militarisés dans le cadre d’opérations plus offensives, notamment le pilotage de drones de combat.

Un quiproquo surprenant sur les conditions d’utilisation

Un cas de figure qui, selon Shotwell, n’était pas prévu dans l’accord initial. « Notre intention n’a jamais été qu’ils soient utilisés à des fins offensives », avait-elle déclaré. Un imbroglio très surprenant. Car il semblait pourtant évident que Starlink serait utilisé ainsi. Dans un rapport de l’Associated Press cité par Ars Technica, Kiev s’était d’ailleurs étonné de ce quiproquo « étrange », car l’état-major ukrainien n’avait jamais caché qu’il utilisait Starlink comme un « outil de combat ».

Mais ce dimanche, l’entreprise a joint les actes à la parole. Pour éviter de se positionner en tant que prestataire militaire offensif, SpaceX a choisi de limiter l’usage de sa constellation. Kiev ne pourra désormais plus s’en servir pour contrôler des drones susceptibles de mener des opérations de reconnaissance et des frappes. En termes purement techniques, l’entreprise n’a pas précisé comment elle avait implémenté ces restrictions.

En revanche, ces satellites continueront de jouer un rôle central dans les communications et les opérations humanitaires. « Nous savons que l’armée l’utilise pour ses communications, et nous n’avons aucun problème avec ça », avait expliqué Shotwell.

L’Ukraine agacée par cette volte-face

Malgré tout, certains observateurs ont interprété cette décision comme une forme d’abandon. C’est notamment le cas de l’astronaute Scott Kelly, qui exprime régulièrement son soutien inconditionnel à la population ukrainienne depuis l’explosion du conflit. Selon lui, cet usage de la constellation web relève également de la défense.

Kelly a donc directement interpellé Musk sur Twitter en lui demandant de rétablir cette fonctionnalité. Le PDG a répondu en expliquant que Starlink continuerait d’occuper une place centrale dans les communications. Mais il a aussi insisté sur le fait que SpaceX ne comptait en aucun cas « participer à une escalade du conflit qui pourrait conduire à une Troisième Guerre mondiale ».

Le camp de Volodymyr Zelensky a aussi critiqué cette décision. Sur Twitter, un chef de cabinet du Président a déclaré que les entreprises étaient « soit du côté ukrainien et du droit à la liberté, soit du côté russe et de son droit à tuer et à saisir des territoires ». Il a aussi demandé à Shotwell de « choisir une option spécifique », c’est-à-dire d’assumer pleinement son engagement ferme pour le camp ukrainien.

Il faut reconnaître que dans les faits, il n’est pas toujours évident de faire la distinction entre les usages offensifs et défensifs. Et en pratique, ces drones sont également très importants lorsqu’il s’agit de freiner l’invasion russe. Même au-delà des frappes offensives, ils occupaient jusque-là un rôle central dans des opérations de reconnaissance de l’armée ukrainienne. Ils rapportaient donc des informations importantes pour la défense des territoires contestés. Il conviendra d’observer attentivement les retombées de cette décision significative pour la dynamique du conflit.

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2 commentaires
  1. À ce que je sache la constellation de satellites Starlink de SpaceX/Elon Musk sert à accéder à Internet et à communiquer. S’en servir pour diriger des drones transportant des bombes chimiques, ce qui est un crime contre l’Humanité, ne fait pas parti de l’usage normale de ces satellites.

    S’ils veulent utiliser des satellites pour les aider à tuer des gens ils n’ont qu’à demander au Pentagone. Ils ont des tas de satellites espions de disponibles.

  2. Étonnant qu’ Élon ne veut pas être complice de crime de guerre. Pourtant le camp du bien ne répond et n’assume jamais leurs crimes.

Les commentaires sont fermés.

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