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Cette fois c’est la bonne, la France va bloquer l’accès à certains sites pornographiques

Pornhub, Youporn, Tukif et les autres sites pornographiques gratuits sont plus proches que jamais de l’interdiction totale sur le territoire français.

Après des années d’hésitations et de fausses promesses, la France va finalement bloquer l’accès à certains sites pornographiques accusés de ne pas assez protéger leur accès aux mineurs. Ce dimanche dans les colonnes du Parisien, le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications Jean-Noël Barrot, a fait retentir son dernier coup de semonce contre les tubes pornographiques.

Une interdiction pure et simple

Les détails du dispositif mis en place par le gouvernement devraient être présentés cette semaine, pour une mise en application dès septembre 2023, a précisé le ministre. Tous les sites pornographiques devront obligatoirement s’y conformer, sous peine de se voir totalement interdits à l’échelle nationale. Selon Jean-Noël Barrot, “la France sera le premier pays du monde à proposer une solution comme celle-là”. 

https://twitter.com/leparisien_une/status/1622475203136614401?cxt=HHwWgsCzvbummIQtAAAA

En réalité, la censure des sites pornographiques existe déjà dans bon nombre de pays. Cependant, il s’agit le plus souvent d’une interdiction totale, décidée le plus souvent pour des questions religieuses, comme en Arabie Saoudite, dans le Sultanat d’Oman, le Soudan, les Émirats arabes unis ou encore le Yémen. Les bonnes mœurs ne sont cependant pas les seules à entrer dans l’équation : en 2013, l’Islande avait tenté de légiférer sur une interdiction totale de la pornographie, s’inquiétant à l’époque de “la nature de plus en plus violente de ce à quoi les mineurs sont exposés“. De son côté, la France n’a jamais eu pour projet d’interdire totalement la pornographie, mais simplement de restreindre son accès aux seuls majeurs.

Mettre en place une “attestation numérique

L’idée pour la France sera de mettre en place une attestation numérique, qui permettra aux internautes de prouver leur identité en ligne, tout en conservant leur anonymat. “Cette solution technique sur laquelle nous travaillons pourra être utilisée pour faire respecter les limites d’âge qui existent dans notre droit, mais qui ne sont pas suffisamment respectées en ligne“, souligne le ministre. Actuellement aucune solution fiable n’existe, et la plupart des plateformes gratuites se contentent d’afficher un message demandant d’attester de sa majorité, sans vérification.

Pour endiguer la surexposition des mineurs à la pornographie, le gouvernement avait déjà tenté de mettre en place un dispositif d’authentification en ligne via le service Ageverif. Cette solution, présentée comme la plus fiable demandait toutefois de présenter une carte d’identité, une carte bancaire, ou d’activer sa webcam le temps d’un selfie. Il était aussi possible de faire authentifier son âge auprès d’un buraliste, pour repartir avec un code à usage temporaire qui permettait alors d’accéder à certaines plateformes pour adultes. Une solution pour le moins intrusive, qui posait de sérieux problèmes de sécurité de données pour les utilisateurs, malgré sa validation par le CSA.

Reste que le sujet est particulièrement sensible. D’un côté, la facilité d’accès à la pornographie en ligne sur les tubes s’impose depuis quelques années comme un réel problème pour les plus jeunes, qui sont confrontés en moyenne dès 10 ans à leurs premières images sexuellement explicites. De l’autre, le gouvernement n’a pas vraiment facilité la tâche aux principaux concernés, se contentant de leur imposer une restriction plus fiable et une date butoir, sans apporter de solutions concrètes. De quoi rendre la tâche particulièrement compliquée aux plateformes, qui tentent de ménager leurs utilisateurs et utilisatrices tout en s’adaptant aux nouvelles décisions gouvernementales. Entre la protection des données personnelles et des mineurs, l’équilibre est compliqué à trouver.

Bonne nouvelle cependant, cette décision — pour peu qu’elle soit appliquée — ne concernera que les tubes en ligne, accessibles gratuitement. Rappelons que la pornographie, ce n’est pas que Youporn et Pornhub. Des alternatives plus éthiques et respectueuses des travailleurs et travailleuses du sexe existent. Elles ne risquent d’ailleurs pas la fermeture, puisqu’elles sont accessibles via des plateformes payantes. La solution pour mieux encadrer l’accès aux contenus pour adultes dans tous ses aspects est peut-être déjà là. D’autant plus que dans le cas d’une interdiction en France, les tubes ne signent pas leur arrêt de mort pour autant. Un simple VPN suffira à les contourner.

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7 commentaires
  1. Je n’arrive pas à comprendre… pourquoi est ce que les sites sont visés alors que le probleme vient des utilisateurs…?
    Typique de la france….

  2. “le probleme vient des utilisateurs…?”
    Tu veux rendre les parents responsables, t’es pas fou toi ça ce fait pas en France, le gvt doit être responsable de tout tout en foutant la paix au gens…

  3. ils le sont deja… c’est la loi tout simplement
    Un mineur est sous la responsabilité de ses parents. S’il comment un vol, c’est pas le mec qui se fait voler qui va etre mis en cause, c’est bien lui et ses parents. Ici c’est le meme cas, il passe outre l’interdiction au mineur et on met le site en cause… c’est comme si on inculpait un magasin apres un vol parce qu’il ne protege pas assez sa marchandise…

Les commentaires sont fermés.

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