Dernièrement, les plateformes SVOD font moins parler d’elles pour leurs productions à succès que pour l’annulation de certaines de leurs séries. Rien que ces dernières semaines, Netflix a déjà tué dans l’œuf pas moins de 5 productions. 1899, Uncoupled ou encore Inside Job, les séries n’ont plus le droit à l’erreur.
D’autres ne décrochent même pas l’opportunité de rencontrer leur public. C’est le cas de Snowpiercer avec sa dernière saison dont le tournage a été bouclé, mais qui ne sera pas diffusée sur TNT. Ces derniers mois, le couperet est tombé sur de nombreuses productions, au point de s’interroger sur cette tendance à l’annulation compulsive pour les plateformes SVOD. C’est la question posée par Deadline à plusieurs professionnels de l’industrie. Ce phénomène est-il là pour durer ?
Pas nécessairement selon certains acteurs du secteur. Un partenaire d’une agence de talents explique au média américain : “Je ne pense pas que ces entreprises voudront en faire une pratique continue. Ils l’ont fait et les réactions ont été vraiment très fortes. Donc, à moins de vouloir déclencher une autre apocalypse financière, je pense qu’ils voudront rassurer les gens. C’est un phénomène unique basé sur les changements de taux d’intérêt conduisant à un bouleversement de la perception du streaming à Wall Street.”
Concrètement, la décroissance des différentes entreprises de la SVOD en bourse a poussé les dirigeants à prendre des mesures radicales pour préserver leurs modèles financiers. Si l’orage n’est pas encore passé, les annulations continuent de pleuvoir, les plateformes revoient leur stratégie pour éviter ce genre de déconvenues. On peut aussi mentionner la révision de leurs modèles économiques, comme l’arrivée de la publicité qui diversifie les sources de revenus et rassurent les investisseurs.
Produire moins, mais mieux ?
Chaque semaine, nombreuses sont les séries à envahir nos écrans. Avec un rythme effréné, les services SVOD produisent en masse et espèrent rencontrer un ou deux succès au passage. La recette est payante à plusieurs égards, elle fait éclore quelques phénomènes, mais entache aussi largement la réputation de ces fabriques à divertissements.
Récemment, The Hollywood Reporter expliquait que chez Netflix par exemple, la stratégie avait été revue de fond en comble pour donner naissance à de nombreuses séries et ce à moindre coût. Les productions gourmandes financièrement sont moins nombreuses et les opérations plus rentables se multiplient. Concrètement, cela coûte moins cher aux plateformes de produire rapidement des séries moins ambitieuses et de réserver ses deniers à des licences qui ont déjà fait leurs preuves.
“Pour gagner la guerre du streaming, beaucoup ont jeté l’argent par les fenêtres. C’était la façon de faire de Netflix et tout le monde a emboîté le pas. C’est clairement une réaction à ça.”
Une grève qui pourrait amplifier le phénomène
Les prochains mois devraient marquer un tournant pour l’industrie, qui se prépare à faire face à une nouvelle grève des scénaristes. Une source proche du dossier explique : “Une grève augmente potentiellement le risque de voir plusieurs séries annulées avant qu’elles ne soient diffusées. Disons qu’un réseau produit deux épisodes et qu’il ne l’aime pas particulièrement. En cas de grève des scénaristes, ce réseau va réellement se demander : pourquoi continuer ? Je peux imaginer que cela va se produire souvent au cours des prochains mois.”
Rappelons néanmoins que ces annulations en cours de route ne sont pas le propre des plateformes SVOD. La petite lucarne a aussi eu son lot de séries abandonnées. Les différentes grèves des scénaristes avaient d’ailleurs précipité la fin de nombre d’entre elles. Malgré son approche assez différente du divertissement, qui ne repose plus sur les audiences à un instant T, le secteur emprunte les mêmes problématiques de son aînée. Comme souvent, ce sont les chiffres qui sont rois. L’industrie culturelle n’est pas épargnée par les questions de rentabilité.
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“Produire moins, mais mieux ?”
Je suis preneur, fera pas de mal d’être un peu moins pollué par des bouses qui s’autofinance par le placement de produits.
Vérifiez vos traductions et relisez vos articles :
“Disons qu’un réseau produit deux épisodes et qu’il ne l’aime pas particulièrement.”
Le mot Network est ici mal traduit, il faudrait utiliser Plate-forme pour être cohérent
@Nulnulnul
Alors non, Network en anglais peut aussi bien être une plateforme de streaming, qu’une chaine de télé (dans quel cas on ne parle pas de plateforme), puisque l’article fait mention aussi de séries produites par des chaines de télé. En l’occurence, on parle donc bien de réseau en français, quand ça couvre le streaming et la télé.
Le titre ne colle pas du tout avec l’article.
“annuler des saisons déjà filmées” alors que l’article cite un seul exemple (Snowpiercer). Toutes les autres, vous l’indiquez vous-même, son des séries annulées après la diffusion de la saison, qui n’auront juste pas de suite. Donc le “déjà filmées” dans le titre est racoleur et peut en raccord avec l’article.
Par contre, on peut se demander l’intérêt d’annuler Snowpiercer avant sa diffusion (ou Batgirl, pour les films). La production a engendré des frais et même si le produit final n’est pas bon, sa diffusion ferait au moins rentrer un peu d’argent. Bon pour une série en streaming, c’est peut être plus difficile à calculer le retour sur investissement, mais dans le cas de Batgirl, sa diffusion au ciné aurait rapporté un minimum, au moins de quoi rembourser un peu.