Entre les États-Unis et la Chine, la guerre des semi-conducteurs continue de faire rage. Les relations entre les deux superpuissances restent très tendues. Joe Biden et son administration suivent en effet la politique conduite par Donald Trump entre 2017 et 2021. On le voit d’ailleurs avec le cas Huawei, qui reste mis de côté et ne peut toujours pas accéder à certaines technologies américaines. Du côté de Washington, on pousse également les pays alliés à se méfier du rival chinois et deux pays ont décidé de suivre l’exemple américain. Selon Bloomberg, les États-Unis ont accepté de limiter leurs exportations de puces électroniques vers la Chine. Un coup dur pour l’empire du Milieu et victoire importante pour l’administration Biden.
Que change cet accord ?
Le nouvel accord est d’ailleurs évoqué par deux autres grands médias américains que sont le Financial Time et le New York Times. Le Japon et les Pays-Bas seraient parvenus à un accord après des mois de pourparlers et de lobbying de la part de Washington. Sa mise en œuvre pourrait prendre « des mois » et aucune annonce publique n’est prévue, mais l’essentiel est ailleurs pour le pays de l’Oncle Sam.
Le fait de convaincre le Japon et les Pays-Bas d’imposer un contrôle plus strict des puces n’est pas anodin pour les États-Unis. Ces contrôles visent à limiter la capacité de la Chine à accroître sa propre production de puces. En octobre dernier, le département américain du Commerce avait déjà fait le choix d’imposer à ses entreprises des contrôles plus stricts à l’exportation. L’objectif est d’interdire aux sociétés américaines de vendre des composants entrant dans la fabrication de semi-conducteurs avancés vers la Chine. Derrière cette opération, le but est de ralentir les progrès de l’industrie chinoise en l’empêchant de développer des outils de pointe, dans l’armement ou l’intelligence artificielle par exemple. Ces puces avancées peuvent aussi servir dans la fabrication de supercalculateurs.
ASML, l’atout de l’Europe dans la tech est concernée
Les États-Unis expliquent agir au nom de la « sécurité nationale ». Ils souhaitaient convaincre d’autres pays d’appliquer les mêmes mesures à leurs champions respectifs. Du côté des Pays-Bas, cela concerne notamment la société néerlandaise ASML. Méconnue du grand public, la firme néerlandaise dispose pourtant d’une compétence quasi unique avec son système de la lithographie extrême ultraviolet. Un acteur clé donc dans l’industrie des semi-conducteurs, en particulier pour l’Europe. Du côté américain, l’ambition est de limiter les technologies occidentales auxquelles a accès la Chine.
Concernant le Japon, les nouvelles restrictions concernent Nikon Corp et Tokyon Electron. Ces entreprises font aussi partie des rares fournisseurs mondiaux d’équipements, non américains, capables de produire des semi-conducteurs très avancés. Nul doute que ces mesures vont accentuer la bataille que se livrent Pékin et Washington depuis quelques années. La Chine pourrait se retrouver pénalisée par cette décision, du moins à court terme. Le directeur général d’ASML, Peter Wennink, redoute en effet que ces restrictions poussent Pékin à développer sa propre technologie. « S’ils ne peuvent pas obtenir ces machines, ils les développeront eux-mêmes. Cela prendra du temps, mais au final, ils y arriveront », précise-t-il.
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