Frank, un service inconnu en France, facilitait la tâche aux étudiants américains afin d’obtenir des aides de l’État. JP Morgan a acheté le site en septembre 2021 pour un montant de 175 millions de dollars. Il s’agissait à l’époque de s’inscrire dans la stratégie « grand public » de la banque d’investissement, et cette acquisition devait l’aider à renforcer ses liens avec les étudiants qui représentent une clientèle de choix.
Une croissance exponentielle… et fausse
À l’époque, JP Morgan vantait la croissance de Frank, utilisé par 5 millions d’étudiants et 6.000 institutions. Mais la vérité était toute autre. Le nouveau propriétaire s’est rendu compte d’un problème lorsqu’il a remarqué que 70 % des e-mails envoyés aux utilisateurs du portail web revenaient à l’envoyeur. La fondatrice de la start-up, Charlie Javice, avait tout simplement gonflé le nombre de ses clients.
Des 4,25 millions de clients de la plateforme, il n’en existait réellement que… 300.000, selon les calculs de la banque. Évidemment, le prix d’acquisition de Frank aurait été bien différent (et donc beaucoup moins élevé) avec les « vrais » chiffres. Cette tromperie a motivé le dépôt d’une plainte contre Javice. Elle aurait demandé à son chef ingénieur de créer des « faux clients » avec l’aide d’algorithmes. Devant le refus de ce dernier, la patronne de Frank s’est tournée vers un professeur des sciences des données pour créer ces faux comptes.
JP Morgan n’a donc pas eu d’autre choix que de fermer Frank une bonne fois pour toute. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Jamie Dimon, le CEO de la banque, qui a multiplié les acquisitions de start-up et de fintech sans trop faire attention à ce qu’il achetait.
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