L’entreprise Shutterstock vient d’ajouter une nouvelle fonction à sa banque d’images. En plus des photos déjà présentes, un partenariat avec Open AI va permettre aux utilisateurs d’accéder à un plus large choix d’illustrations. L’entreprise à l’origine du célèbre ChatGPT est aussi derrière Dall-E, un générateur d’image très populaire.
Assemblant leurs forces, Open AI et Shutterstock proposent une banque d’images inédites, réservés aux abonnés du service. Selon le communiqué de présentation, la plate-forme sera accessible dans “toutes les langues proposées par le site” ce qui devrait faciliter la recherche pour les utilisateurs. Les premiers tests réalisés par nos confrères américains de Gizmodo montre que pour chaque demande d’images, quatre propositions sont générés par l’IA.
IA et art : la grande question éthique
En bas de la page il est possible de demander “plus d’images” permettant de jouer sur certaines nuances comme c’est déjà le cas depuis le moteur de recherche de Dall-e. Malgré les débats éthiques sur l’usage de l’intelligence artificielle dans le milieu de l’art, cette dernière continue à se développer à grande vitesse.
Les intelligences artificielles sont toutes entraînées par leurs créateurs à partir d’une base de données fixe. Cette dernière est remplie par des œuvres humaines, des artistes qui servent de source d’inspiration mais qui ne sont jamais récompensés pour leur participation dans l’élaboration d’une IA. Afin de faire entendre leurs droits, un certain nombre d’entre eux ont lancé des poursuites judiciaires contre Open AI et d’autres sociétés spécialisées.
Conscient de ce clivage éthique, Getty Images, l’un des principaux concurrents de Shutterstock a fait le choix inverse. Loin de plébiscité l’IA, le directeur de l’entreprise trouve même cette dernière “dangereuse”. Dans une récente interview accordé au média de premier plan The Verge il assure que tout cela devrait être “illégal.”
Shutterstock va rémunérer les “inspirations” de l’IA
Afin d’éviter ces questionnements éthiques, Shutterstock a déjà présenté les contours de son projet. La société assure que cette banque d’images construite par une IA a été inspirée d’œuvres “sous licence“. Shutterstock promet également que les personnes à l’origine de ces oeuvres “inspirantes” seront mentionnées et rémunérées pour leur travail de formation.
Dans une série de questions réponses, l’entreprise va même plus loin et donne les détails de cette rémunération. Un premier chèque devrait être fait à la fin d’année pour remercier les artistes ayant travaillé sur le projet. Si son montant n’est pas encore connu, ce dernier doit varier d’un artiste à l’autre en fonction de son niveau de contribution.
Shutterstock se veut également rassurant en ce qui concerne les utilisations immorales. Dans les conditions d’utilisation de ce nouveau service la marque assure que l’image ne peut pas être utilisée “pour enfreindre, détourner ou violer la propriété intellectuelle ou d’autres droits d’un tiers, pour générer des images de spam, fausses, trompeuses, trompeuses, nuisibles ou violentes.”
Si le projet de Shutterstock est encore loin de faire l’unanimité, il reste une solution pour obtenir des illustrations inédites assez simplement. La question éthique en ce qui concerne le droit à la création doit elle être légalement tranchée dans les prochaines années afin de mettre un terme aux débats.
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