Numéro un mondial du streaming musical, Spotify va aussi licencier des salariés. Dans un contexte d’incertitude économique, le groupe suédois se lance dans une vaste restructuration en annonçant la suppression de 6 % de ses effectifs. Le PDG et cofondateur de Spotify, a pris la parole pour annoncer la nouvelle : « Afin de réduire nos dépenses, nous avons pris la décision difficile, mais nécessaire, de réduire le nombre de nos employés. Au cours des prochaines heures, des entretiens individuels vont avoir lieu avec les employés concernés ».
Le plan de licenciement du fleuron de la musique en ligne concerne 6 % des effectifs, soit environ 600 personnes sur les 9 800 salariés de l’entreprise. Il devrait coûter entre 35 et 45 millions d’euros en indemnités de licenciement.
Spotify peine toujours à être rentable…
Après avoir résisté au plus fort de la crise liée à la Covid-19 et à la guerre en Ukraine, Spotify connaît un brusque retour à la réalité. En effet, il s’agit du plus gros plan de licenciement de la firme qui peine toujours à être rentable. Malgré son statut de numéro un et près d’un demi-milliard d’utilisateurs (456 millions), Spotify est encore trop souvent dans le rouge. Les quelque 195 millions d’abonnés payants – en plus de ceux utilisant gratuitement le service avec de la publicité -, ne suffisent pas. La plateforme creuse ses pertes en raison d’une année 2022 placée sous le signe des investissements ; et des difficultés à réduire ses coûts.
Dans son message, Daniel Ek reconnaît d’ailleurs que Spotify n’a pas atteint cet objectif. « Comme vous le savez, au cours des derniers mois, nous avons fait des efforts considérables pour réduire les coûts, mais cela n’a tout simplement pas été suffisant », écrit-il. Et d’ajouter : « Comme beaucoup d’autres dirigeants, j’espérais maintenir les forts vents contraires de la pandémie et je pensais que notre activité mondiale et le risque limité de subir l’impact d’un ralentissement de la publicité nous protégeraient. Avec le recul, j’ai été trop ambitieux en investissant avant la croissance de nos revenus ».
L’entreprise revoit au passage son organigramme en annonçant le départ de Dawn Ostroff. Responsable du contenu et de la publicité, elle a joué un rôle important dans le développement de la branche podcast. Pour tenir ses concurrents – Apple Music ou Amazon Music – à bonne distance, la plateforme a investi dans les podcasts. Dans le même temps, deux des principaux dirigeants de la société – Gustav Söderström et Alex Norström – ont été promus au poste de vice-président. Ils travailleront sous la direction de Daniel Ek.
« Je suis convaincu que ces décisions difficiles nous permettront d’être mieux positionnés pour l’avenir », affirme le PDG. « Nous avons des objectifs ambitieux et rien n’a changé dans notre détermination à les atteindre ».
… et semble suivre la tendance
Spotify est le dernier géant d’Internet et de la technologie en date touché par des licenciements. Depuis quelques mois, les annonces de suppressions se sont multipliées et touchent même les GAFAM. Meta, la maison mère de Facebook, a évoqué dès novembre la suppression de 11 000 postes. Amazon a également confirmé la suppression de 18 000 emplois tandis que Microsoft a licencié 10 000 personnes. Autre exemple récent, Google a indiqué la semaine dernière qu’il allait licencier 12 000 salariés. Peu de temps après le rachat de Twitter, Elon Musk a aussi pris la décision de licencier la moitié de ses effectifs.
Toutes ces entreprises font part d’un contexte macroéconomique difficile. Le plus souvent, ces entreprises avaient connu des périodes de croissances, et de dépenses, spectaculaires ces dernières années. Spotify avait notamment multiplié son nombre d’employés par trois en cinq ans.
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“Toutes ces entreprises font part d’un contexte métronomique difficile. Le plus souvent, ces entreprises avaient connu des périodes de croissances, et de dépenses, spectaculaires ces dernières années.”
C’est un peu le contraire, ces entreprises (et leurs investisseurs) 9nt toujours choisi de tabler sur une croissance exponentielle dans leurs recrutements et leurs dépenses, en investissant chaque année les revenus espérés pour l’année suivante. Cela n’est évidemment pas tenable, ni sur le long terme, ni dans le cas où l’économie se rétracte.
Ajoutons à ça que de nombreux ex-employés de GAFAM se retrouvent en recherche d’emploi (licenciés de manière aléatoire pour éviter les procès), donc il y a des bonnes embauches à faire, c’est donc une bonne occasion de se séparer des moins bons employés en faisant une économie sur les salaires.