Hier, l’Université de Dehli a annoncé une découverte sensationnelle dans la vallée de Narmada, en Inde centrale. Ils ont trouvé l’une des plus grandes pouponnières à dinosaures au monde, avec plus de 250 œufs fossilisés. Leur état de conservation impressionnant permettra de tirer des informations très intéressantes sur les bêtes qui les occupent.
Et il ne s’agit d’ailleurs pas de n’importe quels animaux. D’après les chercheurs, ces œufs ont été déposés là par des Titanosaurus. Le terme n’est pas très précis, car il ne désigne en fait pas une espèce en particulier ; on parle en fait d’un clade entier.
Mais comme l’indique leur nom, choisi en référence aux Titans de la mythologie grecque, ils ont quelque chose en commun : leur taille invraisemblable. En effet, ce clade comportait certains des êtres vivants les plus massifs à avoir parcouru la Terre à notre connaissance. Ils étaient encore plus grands que les célèbres Diplodocus ou Brachiosaurus.
En estimant leur taille à partir d’ossements fossilisés, il est apparu que les plus petites espèces de titanosaures étaient aussi longes et lourdes qu’un bus scolaire, soit 12 mètres de long pour environ 13 tonnes. Et leur tête pouvait culminer à plus de cinq mètres de hauteur, soit autant qu’une girafe très bien portante. D’autres titanosaures étaient peut-être encore plus massifs. D’après l’Institut Britannica, une espèce baptisée Dreadnoughtus atteignait même les 25 mètres pour 70 tonnes ! Dans la vidéo ci-dessus, Alamosaurus et Argentinosaurus sont deux représentants de ce clade, et Sauroposeidon en est un proche cousin.
Une magnifique collection pleine d’informations
Parmi les dizaines d’œufs retrouvés dans 92 nids distincts, les chercheurs ont identifié au moins 6 espèces distinctes de titanosaures. C’est une bonne nouvelle, car jusqu’à présent, les paléontologues indiens n’étaient pas au courant d’une telle diversité dans la région. Toutes semblaient présenter des traits de comportements assez similaires. En effet, les œufs ont été soigneusement enterrés dans de petites fosses spécialement creusées pour l’occasion.
C’est une façon de protéger leur précieuse progéniture des innombrables petits reptiles ovipares de l’époque. C’est un stratagème qu’on retrouve aujourd’hui chez les crocodiles, par exemple. Mais ces nids étaient aussi très proches les uns des autres, et il n’y avait pas suffisamment de place pour permettre à autant d’adultes de s’installer à proximité. Cela suggère que la mère laissait probablement ses petits livrés à eux-mêmes après la ponte.
L’observation des œufs a aussi offert quelques indices sur la façon dont ils ont été pondus. Certaines pathologies, comme un cas rare d’« œuf dans un œuf », suggèrent que la physiologie reproductive des titanosaures était assez proche de celle des oiseaux modernes.
Les chercheurs vont continuer d’étudier ces échantillons à l’avenir. Cela permettra aux paléontologues d’en apprendre davantage sur ce groupe immense, mais paradoxalement pas si bien documenté que cela. Par extension, cela permettra aussi d’affiner les modèles prédictifs qui décrivent les écosystèmes de l’époque. Selon Harsha Dhiman, auteure principale de l’étude, ces travaux « offrent de nouvelles perspectives sur les conditions de préservation du nid et les stratégies reproductives des sauropodes juste avant leur extinction. »
Le texte de l’étude est disponible ici.
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