Dans l’écosystème hardware, et en particulier du côté des processeurs, il y a une question fondamentale qui agite toute l’industrie à chaque nouvelle génération : qui a la plus grosse… fréquence maximale sur ses processeurs ?
C’est une donnée qui commence à être de moins en moins pertinente pour l’utilisateur lambda. Mais pour les fondeurs, en particulier Intel, cette course folle à la fréquence reste une priorité. Et l’écurie bleue vient d’ailleurs de frapper un grand coup sur ce terrain. Dites bonjour au Core i9-13900KS, la nouvelle bombe atomique des troupes de Pat Gelsinger.
Si cette puce a fait son petit effet dans le monde du hardware, c’est parce qu’elle a passé un cap historique. Pour la toute première fois, le grand public va pouvoir s’offrir un processeur capable d’atteindre une fréquence de 6 GHz en turbo… sans overclocking !
Pour rappel, c’est une pratique qui consiste à augmenter la fréquence et la tension du CPU au-delà de ce qui a été initialement prévu par le fabricant. Cela permet d’augmenter significativement la puissance de calcul, au prix d’une augmentation de la température et de la consommation d’énergie.
La première puce “grand public” à 6GHz
Jusqu’à présent, aucune puce “grand public” n’a atteint une telle fréquence sans overclocking. Et forcément, pour y parvenir, il a fallu pousser encore plus loin l’enveloppe thermique déjà faramineuse du flagship de la 13e génération. Le 13900K affiche un TDP de 125 W. Le modèle 13900KS pousse ce chiffre à 150W. Et à plein régime, il peut même dépasser les 250 W. Reste à savoir si Intel fournira un extincteur dans la boîte.
En termes de fréquence, le gain est assez marginal. Toujours par rapport au 13900K, la fréquence de base des P-Cores passe de 3 GHz à 3,2 GHz. Le reste de la fiche technique est strictement identique. On retrouve également 24 cœurs avec la même répartition (8 P-Cores pour 16 E-Cores), 32 threads, 36 MB de cache ISC (Intel Smart Cache), et un total de 20 lignes PCIe (dont 16 PCIe 5).
Il se pose ainsi en concurrent direct du futur AMD Ryzen 9 7950X3D qui sortira d’ici quelques semaines. Il s’agit également d’une puce extrêmement puissante, mais au profil légèrement différent. Elle embarquera 16 cœurs, soit 8 de moins que le 13900KS, mais sans architecture hybride à base de P- et E-Cores.
Cela signifie que l’intégralité des cœurs pourra tourner à plein régime (4,2 GHz de base, 5,7 GHz en turbo tout de même !). Sur la puce d’Intel, seuls les 8 P-Cores peuvent atteindre la fréquence maximale. Stricto sensu, Intel va donc probablement rafler la palme de la puissance en monocœur. Mais la puce d’AMD ressemble déjà à un véritable monstre de multithreading.
Ca va chauffer, littéralement
Une fois les deux puces à disposition, il sera très intéressant de se pencher sur les premiers benchmarks comparatifs. Cela permettra de répondre à la question la plus intéressante : ces 6 GHz sont-ils une vraie avancée ? Ou est-ce simplement un prétexte pour revendiquer la puce la plus puissante du marché ?
Car certes, sur le papier, atteindre 6 GHz avec une puce “grand public” (par opposition aux puces professionnelles de type Xeon) est un sacré exploit d’ingénierie qui mérite d’être salué. Mais en pratique, il sera excessivement difficile de maintenir ces performances sur une durée prolongée. Il faudra nécessairement miser sur un système de refroidissement ultra-performant. Les adeptes de l’azote liquide et autres overclockers de l’extrême vont donc pouvoir s’en donner à cœur joie. Par contre, on ne pourra certainement pas en dire autant du geek lambda.
On peut donc légitimement interroger la légitimité de cette course à la fréquence. Surtout qu’en se référant aux premiers benchmarks d’AnandTech, on constate que cette puce est un désastre en termes de rentabilité énergétique. Le 13900K, déjà pas particulièrement bien loti à ce niveau, peut atteindre 60% des performances de la version KS avec seulement 25% de sa consommation énergétique, ou 80% avec 50% d’énergie…
Nous vous donnons donc rendez-vous d’ici quelques semaines pour avoir une vision plus claire de la situation. Pour ceux qui souhaiteraient prendre les devants, les cartes mères des séries Z790 et Z690 pourront accueillir cet i9-13900KS après une simple mise à jour du BIOS. Il est disponible dès aujourd’hui à partir de 699$.
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