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L’annulation de 1899 sur Netflix était inévitable

Trop ambitieuse ? Pas assez rentable ? Et si l’annulation de 1899 était en fait une évidence pour Netflix.

Comme le Titanic, 1899 a sombré dans les limbes. La série créée par Janjte Friese et Baran bo Odar semblait pourtant avoir connu un joli succès auprès des abonnés Netflix. Au mois de novembre dernier, elle avait gravi les échelons du classement Netflix jusqu’à s’imposer à la première place. Une performance qui pouvait laisser présager d’un renouvellement pour au moins huit nouveaux épisodes. Pourtant, à la surprise générale, le N rouge décide de laisser couler le Kerberos et ses passagers.

C’est via Instagram que les deux scénaristes ont partagé la mauvaise nouvelle. Ils n’ont néanmoins pas précisé la raison qui se cache derrière cette annulation. Si la polémique du plagiat n’a sans doute pas aidé, cette décision pourrait prendre ses racines plus profondément dans le modèle économique de Netflix. Y a-t-il encore une place pour les productions ambitieuses sur la plateforme du N rouge ?

Money, money…

En 2022, Netflix a annulé pas moins de 30 de ses séries. De Destin : la saga Winx à The Midnight Club en passant par Archive 81, tous les genres sont concernés. Mais alors, comment expliquer cette habitude de la part du géant du divertissement ? La raison est évidemment économique. Après avoir largement dominé le panorama audiovisuel, et enregistré une croissance exponentielle, l’entreprise connaît de premières difficultés. L’année 2022 a été particulièrement marquée par un net recul de son nombre d’abonnés.

Pour la première fois dans son histoire, le géant de la SVOD enregistrait une large perte d’abonnés. Si la disparition du service en Russie pouvait expliquer en partie cette tendance à la décroissance, elle s’est poursuivie au trimestre suivant. Il faut dire qu’à l’heure où la crise économique touche de nombreux foyers dans le monde entier, et que le N rouge continue d’augmenter le prix de ses abonnements, l’accès au service n’est sans doute plus une priorité pour certains.

Netflix a aussi perdu son statut de fabrique à succès, la plateforme multipliant les échecs critiques. On peut par exemple parler de la tentative échouée d’élargir l’univers de The Witcher. Blood Origin, sorti il y a quelques jours sur nos écrans, n’a par exemple pas rencontré le succès espéré. Le départ d’Henry Cavill pourrait d’ailleurs peser lourd sur la popularité de la licence.

Mais lorsque Netflix semble tenir son nouveau succès, ou du moins une production assez ambitieuse pour redorer son blason, celle-ci n’est tout de même pas à l’abri d’une annulation. Selon une enquête de The Hollywood Reporter, la débâcle de Netflix trouve sa source dans l’éviction d’une de ses employées. En 2020, Ted Sarandos a évincé Cindy Holland qui était alors vice-présidente de la branche productions originale de Netflix. Elle avait notamment permis à plusieurs séries iconiques de voir le jour. C’est à elle que l’on doit House of Cards, Orange is the New Black ou encore Stranger Things.

Mais la stratégie de Cindy Holland coûte cher, et ne permet pas de créer une multitude de séries. S’opère alors un changement de paradigme, visant à encourager la production de nombreux contenus, mais avec des budgets plus restreints. Deux ans plus tard, la sentence tombe pour les séries trop gourmandes financièrement.

La rentabilité est au centre du modèle, 1899 n’a sans doute pas atteint les objectifs du géant du divertissement. Selon une source interrogée par The Hollywood Reporter, l’arrivée de Bela Bajaria à la tête de la division internationale et des contenus non-scriptés aurait signé le début de la transformation de Netflix en un véritable supermarché de contenus.

Les histoires les plus courtes…

Car si Emily in Paris, avec son format proche de la sitcom continue de truster le classement des séries les plus populaires du moment, les productions plus exigeantes peinent à trouver leur public. 1899 repose sur une intrigue mystérieuse, avec une narration plus lente que la majeure des séries originales Netflix. Son format se rapprochait d’ailleurs plus des standards de la télévision, au point que les créateurs se soient interrogés sur le mode de diffusion de cette dernière. En effet, ils ont pendant un certain temps envisagé de miser sur une mise en ligne hebdomadaire. Le but était évidemment de faire monter l’engouement, avec un pilote fort puis des épisodes mystérieux jusqu’à un cliffhanger de fin de saison.

Difficile de dire si cette configuration aurait pu favoriser son retour pour une seconde salve d’épisodes. 1899 aurait pu s’inviter dans les conversations pendant plusieurs semaines, comme l’on fait Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir ou encore House of the Dragon cet été. À la place, la série a été dévorée et aussi vite oubliée par ceux qui l’ont visionnée. On peut d’ailleurs légitimement se demander si le même sort n’aurait pas été réservé à Dark si elle était sortie quelques années plus tard.

Reste qu’il est encore difficile de savoir combien d’abonnés Netflix se sont réellement penchés sur la série. Netflix ne partage que très rarement les résultats de ses séries, ne dévoilant que le nombre d’heures visionnées à travers le monde. Ces données ne sont évidemment pas les seules prises à être en compte par Netflix.

https://youtu.be/-xumHhvB_sA

Au moment de choisir ou non de prolonger le voyage d’une série sur nos écrans, la plateforme analyse évidemment les audiences, mais aussi le taux de rétention du public ainsi que la rentabilité d’une telle opération. Utilisant la technologie The Volume, que l’on a découverte sur le plateau de The Mandalorian, 1899 ne comptait sans doute pas parmi les productions au budget restreint. On peut ainsi s’attendre à ce que le couperet tombe encore sur de nombreuses séries du genre.

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18 commentaires
  1. N’empêche, si le début de la série était prometteur, j’ai trouvé que ça partait dans tous les sens au bout d’un moment.
    Dommage il y avait du potentiel.

  2. Si ça se trouve ,ils ne le diront pas , les realisateurs ou scénaristes ont réellement plagié la bande dessinée litigieuse sans que les patrons de netflix soient au courant .Alors plutôt que de continuer à produire une série qui coûte chère en royalties ( droit d’exploitation de la bd litigieuse ) , ils ont enterré la série .

    Il y en a plein d’autres séries qu’ils sortent et qui marchent ( mercredi par ex. ) donc pas besoin de s’attarder sur cette ambiguité .

  3. @bji : alors à part avoir de la ***** dans les yeux et ne pas avoir vu la série….. faut être sacrément de mauvaise foi pour parler de plagiat quand il y a aussi peu de ressemblance. C’est le classique “lolilol” de certains qui se sentent plus pisser quand une série est mis en évidence

    Sinon, concernant la stratégie Netflix…..ça me saoule autant d’annulation, comme tout le monde

    Mais dire que Netflix ne met pas de “budget”, c’est faux. C’est vrai qu’il y a de grosses erreurs de casting ( je peux pas sentir la bande de showrunner qui a commis The witcher). Mais là on parle de gens reconnu.

    Et Netflix sont pratiquement les seuls à financer des gens qui sont plus reconnu comme bankable par Hollywood et se page le luxe d’avoir des films avec des meilleures critiques que les films cinéma ( cf the Irish man)

    C’est vrai que la venu nouvelle de Disney a rechanger la donne…mais hey…si les gens veulent continuer à bouffer du film formaté de super héros, c’est pas la faute de Netflix.

    Ça m’attriste vraiment la politique récente car franchement…..je dis merci à Netflix d’exister pour avoir pu financer des trucs infinancable avant.

  4. J’aime la SF,mais 1899 ,c’est a chier , j’ai vu un épisode , et j’ai spoiler la fin mais qu’elle se réveille ailleurs

  5. L’ombre d’un procès pour plagiat a dû faire peur à Netflix même s’il n’y a franchement pas grand chose en commun, lien pour les curieux : https://drive.google.com/file/d/1z4QHLYDjwEjbzia67_dPwao0eC9H_QdH/
    Juste une BD très moyenne et son auteur qui veut faire le buzz à mon avis.
    Le vrai plagiat est sur le remake US de Life on Mars (série qui n’égale pas son modèle British mais dont la fin est identique avec Bowie en fond sonore, juste édifiant).

  6. Le serpent qui va se mordre la queue…j ai adoré 1899 et la nouvelle me désole, surtout que je me suis laissée tenter alors que ma nouvelle stratégie est plutôt d attendre qu une série ait au moins 2 voire 3 saisons avant de me lancer. Alors oui en faisant ça on alimenté pas les stats de l audimat a l instant T et qui conditionne les poursuites ou non, mais ça devient trop frustrant depuis quelques années. Si au moins il avaient la décence de terminer “une histoire” en fin de saison et d arrêter avec les cliffangher ce serait déjà pas mal.

  7. Même si cette histoire de plagiat est tirée par les cheveux, un procès long et chiant aurait pu motiver Netflix à arrêter les frais.

    Mais selon Phonandroid (et peut être d’autres sources) si le nombre d’heures de visionnage cumulées est correct, beaucoup de gens se seraient arrêté dès le premier épisode. On peut donc se demander si pour ce genre de séries à la narration complexe, le système de diffusion en Binge watching convient effectivement…

  8. Alors, je n’étais pas au courant pour cette histoire de plagiat, mais “n’y a-t-il plus de place pour les séries ambitieuses ?”

    On parle de netflix, donc… Non.

    Ensuite, 1899, ambitieux ?
    Un peu de matrix, un peu de titanic, un peu de alien, un peu de shutter island, des éléments d’intrigue qui ne servent à rien parce que “c’était un rêve depuis le début”, et le fait que les motivations des gentils et des méchants sont exactement les mêmes, enfin, ajouter la bonne dose de wokisme netflix et ..

    Sérieusement, elle es où l’ambition ? La série n’a ni identité ni originalité. On a je ne sais de coupures pour visiter les souvenir des personnages, des éléments énigmatiques sur pourquoi le bateau est parti, et au final, bah non, on s’en fout parce que rien n’est réel lol.

    A suel moment on implante des faux souvenir de viol au XIXeme s pour voir si des gens au XXI ou XXIIieme s peuvent voyager hors cryo sans s’entre-tuer ? Elle es où la logique ?

  9. Le problème vient-il de Netflix ou des viewers qui préférent se limiter à du déjà vu plutôt que de l’ambitieux? Comme dit dans l’article, on a l’impression d’être dans un supermarché, beaucoup de produits mais pas forcément de qualité.
    Honnêtement j’ai beaucoup de mal avec les dernieres prods Netflix qui sont quand même très moyenne et surf sur les vagues du succés en tirant sur la corde d’une série jusqu’à la saturation. Après ils ont toujours eu ce défaut.

  10. D’accord sur une bonne partie des critiques. Je sentais venir le coup de la simu dès le troisième episode, et la fin m’a parue presque une blague. Par contre il faut le chercher le “wokisme” dans la série. Oui il y a deux persos homo (dont un qui refoule, ce qui n’a rien d’étonnant au 19ème siècle), et alors ? Ce n’est pas le plus important dans l’histoire…Si on va par là, avec une telle mentalité dans les annees 80 des acteurs comme Eddy Murphy n’auraient jamais eu le droit de percer à cause du “blackisme”.

    Le problème n’est pas tant l’annulation des séries. Mais il faudrait que les show runners puissent conclure leurs histoires, quitte à rebondir après. C’est ce qui s’est passé avec the OA, dont la seconde saison constituait surtout un complément narratif. Mais des séries qui finissent en eau de boudin ou un cliffhanger pour être annulées trois semaines après, ça ne donne pas envie d’investir d’avantage de temps dans de nouvelles productions.

  11. La stratégie de Netflix qui voit son nombre d’abonné baisser est donc de proposé moins de contenu pour l’abonnement le plus cher en streaming comparer a ses plus gros concurrent.

    Ou peut être se proposer un abonnement a 18 balles pour du 4k qui n’est pas disponible dans la plupart des cas (cf ressent, Glass Online)

    Si Netflix cool, c’est parce que ça fait trop longtemps qu’ils prennent leurs abonnés pour des glands. A c’est sur, ils en propose du contenue, on est écrasé par toute le contenue asiat, qui parfois n’est même pas traduit en anglais et qui ne propose pas de sous titre Fr.

    J’étais abonné depuis très longtemps chez eux, et la décision a été prise le mois dernier. Exit Netflix.

  12. Franchement. . c’était mauvais. Très mauvais.
    Pas besoin de parler plagiat ou d’autres facteurs : pour le coup,la médiocrité du produit justifiait son annulation.
    Même en y réfléchissant bien, je ne saurai pas trouver une rédemption quelconque a 1899… Tout y est pretentieux et laborieux. Surjoués, les personnages ne font pas sens. Pourquoi réunir autant de nationalités différentes si la barrière du language ou les inimitiés de l’époque ne sont jamais exploitées ? Une image trop sombre, oubliant qu’on passe à la TV du salon et pas en cinéma. Un scénario qui part dans tous les sens et se croit mystérieux et malin, faisant passer les auteurs du très bon Dark pour des “one trick ponies”. Un générique qui nous agresse d’un coup.
    Hélas.
    Et j’ai tout maté, pourtant, espérant …quelque-chose.

  13. Le problème pour Netflix c’est de continuer à perdre des abonnés déçus de ne pas pouvoir finir les séries qu’ils ont commencés.
    Par exemple j’ai beaucoup aimé Archive81 et je n’aurais pas de saison 2, idem pour 1899 qui avait un petit côté Matrix.
    Je commence à me lasser de la stratégie Netflix…

  14. Le problème, c’est que la plupart des séries NETFLIX n’ont qu’ 1 seule saison et ne seront jamais terminées. Donc j’ai pas envie de me lancer dans des séries sans fin. DEMAIN iriez vous au cinéma voir un film qui n’a pas de FIN??

  15. On devrait demander des dommages et interret aux plateformes ou maison de prod qui créént des films et/ou séries qui n’ont pas de fin… c’est la bite total… tu vas voir un film ou tu regardes une série et d’un coup ca s’arrete et tu ne sais pas la fin et t’as juste perdu ton temps….
    S’ils ne sont pas sur de faire une suite car ca dependra de la rentabilité, dans ce cas tu fais quelque chose qui se fini sur lui meme….

  16. J’ai été plutôt déçu par 1899 que j’ai trouvé décousu et assez mal fichu. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre l’engouement généré par cette série. Cela étant, je m’étais tellement ennuyé devant Dark que j’avais laissé tomber, ce qui ne m’arrive quasiment jamais: j’essaye toujours d’aller jusqu’au bout pour me faire une opinion objective.
    Je suppose que je suis un peu hermétique au style lent et suranné des réalisateurs de ces productions. Il est possible qu’on est aussi quelque peu survendu ces séries finalement objectivement assez moyennes.

  17. Les annulations n’importe comment, c’est loin d’être nouveau et d’être une conséquence de la perte d’abonnés.
    Je dirais même que ces annulations sont une des nombreuses causes de pertes d’abonnés, avec le prix.
    Après tout pourquoi suivre une série Netflix puisqu’on n’est jamais sûr de la voir se conclure, et du coup pourquoi s’abonner à Netflix puisque justement on ne verra pas la fin des programmes ? En plus la qualité globale des productions Netflix est vraiment mauvaise, il y a quelques pépites, mais ça reste très minoritaire, mais visiblement le public a choisi de bouffer du caca puisque Emily in paris est au top, on sait donc à quoi s’en tenir pour l’avenir de la plateforme : ce sera probablement bien nul (avec quelques exceptions)

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