Make Sunsets, une start-up officiellement fondée en Californie en octobre dernier, a consterné la communauté scientifique. L’entreprise créée par Luke Iseman a envoyé quelques mois plus tôt dans la stratosphère deux ballons météo contenant quelques grammes de dioxyde de soufre. Les ballons devaient finir par brûler et relâcher les fameuses particules. Mais en l’absence d’outils de mesure et de surveillance durant le test, impossible de dire si l’expérience a réussi.
Make Sunsets, la start-up par laquelle le scandale arrive
Tout le problème avec Make Sunsets, c’est qu’il s’agit surtout de se faire un coup de pub à bon compte, aux dépends de la planète. Car la géoingénierie solaire, sur laquelle s’appuie la start-up pour justifier ses actions, est très controversée dans le milieu scientifique. L’idée générale est de manipuler le climat : en théorie, diffuser du dioxyde de soufre et des particules similaires en quantité suffisante dans l’atmosphère pourrait limiter le réchauffement de la planète en réduisant le rayonnement solaire.
Sauf que cette technique est aussi susceptible de provoquer des catastrophes sur Terre, avec des effets secondaires qui pourraient impacter des régions entières et provoquer des conflits géopolitiques. Luke Iseman est parfaitement au courant de cette controverse, puisque pour lui il s’agissait d’un acte militant. Il estime que le dérèglement climatique est une affaire trop importante pour ne pas agir, d’ailleurs il n’a rien demandé aux autorités ni aux agences scientifiques.
Sauf que ce lâcher de ballons a tout l’air d’être d’abord une opération marketing. Car en parallèle, Make Sunsets vend des « crédits » à 10 $ le gramme de dioxyde de soufre. Des clients ont déjà frappé à la porte de la start-up pour commander des lancers de ballons, alors qu’une telle action nécessite un consensus parmi les scientifiques, et une coordination internationale.
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