Pour Disney, l’âge des acteurs ne sera bientôt plus un problème

Le nouvel outil de Disney est plus efficace qu’un lifting. Depuis plusieurs années désormais, et avec l’aide d’ILM, la firme aux grandes oreilles s’est fait une solide place dans le monde du rajeunissement numérique. Rien que dans la saga Star Wars, nombreux sont les exemples d’acteurs rajeunis pour les besoins de la narration. Le plus souvent, le résultat était tout simplement bluffant.

On pense évidemment à l’apparition surprise de Luke Skywalker dans The Mandalorian ou encore la reconstitution du visage de Peter Cushing pour le personnage de Grand Moff Tarkin. Même Leïa avait eu droit à sa petite cure de jouvence dans Rogue One, avec son visage ajouté à celui d’une doublure. Si le résultat était plutôt là, c’était souvent au prix d’heures de travail pour les équipes d’animation. Alors que la firme multiplie les spin-offs, suite et autres relectures de classiques de sa bibliothèque, la quantité de travail à abattre n’a jamais été aussi importante. Chez Marvel ou Star Wars, l’heure est au rajeunissement numérique.

Pour faciliter la vie de ses équipes, Disney a ainsi planché sur un nouvel outil tout à fait spectaculaire. Avec celui-ci, Mickey veut s’affranchir de toutes les contraintes du rajeunissement ou du vieillissement numérique. Le but : obtenir un résultat plus réaliste mais aussi moins gourmand en main d’œuvre.

Un filtre Snapchat mais en bien mieux

Jusqu’ici, ces modifications sur le visage des acteurs étaient effectuées en post-production. On plaçait alors des points noirs sur le visage des doublures ou des comédiens pour ensuite animer le tout et donner naissance à la version que vous pouvez découvrir en salle.

Avec son nouveau procédé, les changements s’opèrent dès la prise de vues. La division recherche et développement de l’entreprise de Burbank détaille la marche à suivre. Le procédé repose ainsi sur l’intelligence artificielle. Si ce n’est pas la première fois qu’un projet du genre voit le jour, le résultat n’a jamais été aussi probant sur des images animées.

Concrètement, les équipes de Disney ont créé une énorme base de données de visages générés aléatoirement. Les outils basés sur l’apprentissage automatique se sont ensuite entraînés à rajeunir ou vieillir ces différentes trognes numériques. Baptisé FRAN, ce réseau neuronal a ainsi appris à modifier les visages en fonction de l’âge demandé.

Une fois prêt, il a ainsi été capable de générer une image modifiée plutôt que d’en construire une nouvelle de A à Z. Il peut alors ajouter ou supprimer des rides, des tâches dans les zones les plus couramment impactées par l’âge.

Avec cette approche, l’outil de Disney préserve ainsi la tête de l’acteur ainsi que ces expressions faciales pour mieux rendre hommage à son jeu. Lorsque la tête bouge, et qu’il n’est pas directement en face de la caméra, les rides restent. C’est même le cas dans les contextes où l’éclairage n’est pas optimal.

Les artistes peuvent ensuite peaufiner les détails avant la sortie en salles. Le résultat doit être invisible aux yeux des spectateurs, et c’est plutôt réussi. Du moins sur les sujets présentés dans la vidéo. Le procédé semble donc quitter peu à peu la vallée de l’étrange.

Pour Indiana Jones ?

Harrison Ford revient dans la peau du célèbre archéologue pour un cinquième et dernier opus de la saga. L’acteur de 80 ans fera ainsi ses adieux au personnage qu’il campe depuis 1981. Récemment, le réalisateur James Mangold confiait d’ailleurs avoir utilisé le rajeunissement numérique pour faire le lien entre les métrages de Spielberg et le sien. On peut tout à fait imaginer que la technologie développée par Disney ait été utilisée pour cette séquence d’ouverture.

Il faudra patienter jusqu’au mois de juin prochain pour découvrir le résultat. Indiana Jones 5 doit sortir sur nos écrans le 28 juin 2023. Il nous plongera au cœur de l’année 1969, alors que les États-Unis se préparent à poser un premier pied sur la lune. Indy affrontera à nouveau des nazis qui ont infiltré la NASA. Aucune image n’a pour l’heure été partagée, mais on peut s’attendre à en découvrir plus au cours des prochains mois.

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