Césars 2023 : l’Académie prend une décision historique

L’Académie des Césars vient de prendre une décision historique. Après l’affaire Sofiane Bennacer, mis en examen pour “viols et violences sur conjoint”, l’organisation entend écarter toutes les personnes étant sous le coup d’une enquête liée à des faits de violence lors de la cérémonie. Concrètement, les personnalités concernées pourront encore prétendre obtenir un titre, elles ne pourront en revanche pas monter sur scène pour le recevoir. Dans un communiqué, l’Académie détaille : “Cette mise en retrait exclura également toute prise de parole “au nom de cette personne” lors de ces mêmes événements – y compris si un César devait lui être attribué.”

Une décision temporaire

En octobre dernier, le comédien Sofiane Bennacer âgé de 25 ans était placé sous contrôle judiciaire. Il est mis en cause pour des faits de violences et de viols sur ex-conjointes. Il est accusé par quatre anciennes compagnes et a été mis en examen par le parquet de Mulhouse. Alors qu’il devait faire partie de la liste des acteurs en lice pour le titre de meilleur espoir masculin, l’Académie a finalement décidé de retirer sa candidature.

S’il continue de démentir les accusations qui pèsent à son encontre, l’acteur ne pourra ainsi pas participer à la cérémonie. La décision prise par l’Académie n’a néanmoins pas vocation à être définitive. Elle s’applique pour le moment seulement pour l’événement qui doit se tenir le 25 février prochain. La modification du règlement n’a pas encore été votée. Le travail de réflexion autour de ces questions doit se poursuivre en 2023.

L’affaire n’est d’ailleurs pas sans rappeler la nomination, puis victoire, de Roman Polanski à la meilleure réalisation en 2020 pour J’accuse. Cette récompense, décernée en son absence ainsi que celle de l’intégralité du casting, avait néanmoins beaucoup fait réagir. C’est à l’annonce de ce sacre qu’Adèle Haenel avait quitté la salle Pleyel avec la réalisatrice Céline Sciamma. Reste à voir désormais comment la situation évoluera.

Nouvelle règle pour les César le 24 février : un artiste mis en examen pour violence ne pourra pas assister à la cérémonie.

Ni se faire représenter.

Mais il pourra…gagner le César.

« Absurde,un recul, manque de courage » pour @AndreaBescond #toutestpol #Bennacer #Polanski pic.twitter.com/OnpzEEbzMX

— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) January 3, 2023

Pour beaucoup, cette décision est perçue comme une demi-mesure. C’est le cas de la réalisatrice et autrice Andréa Bescond, qui a indiqué à LCI ce mardi 4 janvier : “Nommer ou remettre un César à quelqu’un qui ne sera pas là, c’est le glorifier de toute manière.” Elle ajoute : “C’est un brin absurde, pour moi, ça n’a pas de sens.”

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