D’après le quotidien sud-coréen The Korea Times, des médecins ont identifié un cas d’infection à Naegleria fowleri. C’est la toute première fois que la présence de microorganisme est documentée dans le pays.
Si cette histoire a fait les gros titres au pays de la K-pop, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’une bestiole comme les autres. Il s’agit d’une amibe, un groupe organisme unicellulaire distinct des bactéries et des virus. Mais contrairement à ces derniers, les amibes peuvent mener une vie libre ; elles n’ont pas nécessairement besoin d’infecter un hôte lors pour arriver au terme de leur cycle de vie.
Mais certaines en sont tout de même capables, et c’est le cas de Naegleria fowleri. Elle peut se développer dans des étendues d’eau douce lorsque deux conditions sont réunies. Premièrement, elle doit avoir accès à une quantité suffisante de nutriments.
La deuxième contrainte, c’est la température. Lorsqu’il fait trop frisquet, l’amibe épaissit sa paroi pour passer dans une forme dormante. Elle peut ainsi subsister un long moment en attendant que les conditions soient favorables.
Mais une fois l’eau suffisamment chaude à son goût, elle passe dans une forme dite flagellée qui est capable de se déplacer. Elle peut alors pénétrer dans le corps humain par le nez. Et c’est précisément ce qui est arrivé au patient sud-coréen. D’après le Korea Disease Control and Prevention Agency (KDCA), il aurait été infecté lors d’un voyage en Thaïlande.
Une fois installée, Naegleria fowleri cherche à traverser la muqueuse nasale. Elle échoue le plus souvent ; mais lorsqu’elle y parvient, elle voyage le long du nerf olfactif pour atteindre le cerveau… et c’est là que les soucis commencent.
Une amibe gloutonne qui dévore les cellules cérébrales
En effet, cette amibe a un appétit particulier pour les neurones et les cellules gliales qui constituent notre encéphale. Une fois arrivée sur place, elle commence donc à les manger (ou plus précisément, à les phagocyter). Elle n’a donc pas volé son surnom de « mangeuse de cerveau ».
Une fois sustentée, elle commence à se reproduire, donnant ainsi vie à de nouvelles petites amibes voraces. Au fil du temps, cette invasion conduit à des hémorragies et des nécroses forcément dramatiques dans cet organe vital.
Pour le patient, cela se traduit d’abord par des symptômes comparables à ceux d’une méningite. Cela commence par une forte fièvre, une sensibilité à la lumière, des nausées, des maux de tête violents et une élocution difficile. Très rapidement, il se retrouve dans un état pseudocomateux qui conduit à la mort dans plus de 90 % des cas. Malheureusement, le touriste sud-coréen n’a pas fait mentir les statistiques ; il est décédé le 21 décembre dernier.
Gare aux eaux chaudes
Heureusement, ces infections restent extrêmement rares. D’après un document de l’Anses qui date de 2014, un seul cas d’infection a été documenté en France. Et c’est tant mieux, puisqu’il n’existe aucun vrai traitement. Le KCDA a donc rappelé que pour s’en protéger, il faut surtout prendre ses précautions avant d’aller barboter.
Si vous envisagez de voyager dans une région avec de nombreuses étendues d’eau douce à plus de 25 °C, comme l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde ou l’Asie du Sud-Est, renseignez-vous donc auprès de l’agence de voyage ou des locaux. Et si c’est impossible, mieux vaut s’abstenir de mettre la tête sous l’eau.
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