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Bertone dévoile une hypercar alimentée aux déchets plastiques

Ce bolide en édition limitée fonctionne grâce à un carburant alternatif qui représente une piste intéressantes pour les voitures grand public.

Pour les passionnés d’automobile, les véhicules dessinés par Giovanni Bertone sont des objets à part, des dignes représentants du luxe à l’italienne aux côtés des références de la discipline. La marque a connu un gros déclin à partir des années 2000, mais elle revient désormais sur le devant de la scène dans l’espoir d’écrire un nouveau chapitre de son histoire. Sans le visionnaire qui a donné son nom à la marque, décédé en 1972, mais avec la GB110, un monstre à quatre roues pas comme les autres.

On remarque une certaine filiation avec les anciens modèles de la marque. On retrouve notamment cette forme en biseau aujourd’hui commune sur les voitures de ce genre ; elle a été popularisée par la maison Bertone à travers des modèles iconiques, comme la Lamborghini Countach, dessinée par la firme dans les années 70.

Mais ce ne sont ni sa forme ni ses lignes audacieuses qui en font vraiment un véhicule à part. Pour comprendre ce qui rend la GB110 singulière, il faut se pencher sur la motorisation.

Un bolide de première catégorie

Dans un communiqué repéré par Interesting Engineering, le constructeur la présente comme une « hypercar de pointe en édition limitée, conçue pour afficher des performances à couper le souffle tout en rendant hommage aux concepts visionnaires de Bertone dans les années 1960 et 1970 ».

Et avec 1100 chevaux sous le capot, difficile de le nier. Ce bolide à quatre roues motrices et à transmission intégrale est capable d’atteindre les 100 km/h en 2,79 secondes, puis de pousser à 300 km/h en 14 secondes à peine. En mettant le pied au plancher et avec suffisamment d’espace, la GB110 peut même frôler les 380 km/h.

Mais aussi impressionnantes soient-elles, ce ne sont pas ces performances qui permettent à ce monstre de se démarquer. Sur le marché, on trouve déjà un grand nombre d’hypercars toutes plus puissantes et luxueuses que les autres qui se disputent des records ahurissants. La Rimac Nevara revendique par exemple plus de 1900 chevaux, tandis que la Bugatti Chiron Super Sport est apparemment capable d’atteindre les 304 mph… soit presque 490 km/h.

Un carburant à base de polycarbonate recyclé

Même un bolide comme la GB110 ne peut rivaliser sur ce terrain. Ce qui la distingue, c’est avant tout le carburant utilisé. Car elle n’engloutit pas les mêmes combustibles fossiles que la grande majorité des hypercars.

Pour y parvenir, Bertone a signé un partenariat avec Select Fuel. C’est une entreprise américaine qui cherche à faire d’une pierre deux coups. Dans un premier temps, elle se charge de collecter de grandes quantités d’un plastique omniprésent partout sur la planète, le polycarbonate.

Ce matériau est une bénédiction pour de nombreuses industries, mais aussi un fléau environnemental à très grande échelle. Il se décompose extrêmement lentement, et ce processus a tendance à relarguer des tas de composés toxiques qui s’éparpillent dans la biomasse au fil de la chaîne alimentaire.

© Marc Newberry – Unsplash

Ce travail de collecte est déjà important. Mais ce qui est intéressant, c’est que la firme ne se contente pas de récupérer ce plastique. À la place, elle le réutilise directement. En effet, les polycarbonates sont des matériaux à base d’hydrocarbures ; très vulgairement, ils sont construits à l’aide de briques élémentaires comparables à celles qui composent les carburants des moteurs traditionnels.

Secret Fuel a donc cherché à développer un processus de traitement qui permet de transformer le polycarbonate en fuel directement utilisable par un moteur standard. Le carburant produit est loin d’être « vert » dans l’absolu. Mais son impact environnemental reste significativement moins important, puisqu’il est produit à partir d’hydrocarbures recyclés et non de pétrole brut.

Une piste pour les transports grand public

D’après son site web, l’entreprise ambitionne de proposer des solutions pour tous les modes de transports, de l’automobile à la marine en passant par l’aviation. Le souci, c’est que pour l’instant, Secret Fuel reste une entreprise de taille modeste aux capacités de production limitées. Elle va donc devoir gagner en maturité pour atteindre ses objectifs.

L’approvisionnement des bolides signés Bertone ne devrait pas poser de problème. Il s’agira en effet d’une édition limitée qui ne sera produite qu’en 33 exemplaires. Mais pour espérer trouver des clients dans l’aviation, la marine marchande ou l’automobile généraliste, ce qui semble indispensable pour avoir un impact environnemental significatif, elle va devoir continuer de grandir.

Le retour de Bertone fera probablement chaud au cœur des passionnés. Mais pour le reste, il sera donc surtout intéressant de guetter l’évolution des carburants alternatifs de Secret Fuel et de ses concurrents ; avec beaucoup d’efforts et un peu de chance, ils pourront peut-être s’inviter dans les voitures de Monsieur et Madame Tout-le-Monde à moyen terme pour alléger l’impact environnemental faramineux du parc automobile mondial.

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Source : Bertone

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