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Neuralink : une enquête fédérale ouverte pour maltraitance animale

Une enquête glaçante montre que l’ambition démesurée du sulfureux milliardaire a conduit à de grosses dérives.

On prend les mêmes et on recommence. Neuralink, la firme financée par Elon Musk qui travaille sur les interfaces cerveau-machine du même nom, est à nouveau dans la tourmente suite à des révélations publiées par Reuters au terme d’une enquête d’envergure.

Comme toujours lorsqu’il s’agit de tester des molécules ou des technologies destinées au corps humain, le processus a commencé par de très nombreux tests sur des animaux. Mais puisque cette puce a vocation à finir dans la boîte crânienne de notre espèce, il n’est pas possible de choisir n’importe quelle espèce. Par exemple, les rongeurs qui sont régulièrement utilisés dans des tas d’études scientifiques conviennent assez mal dans ce cas de figure ; leur physiologie est certes assez proche de celles des humains, mais l’architecture de leur encéphale, en revanche, est très différente.

Une enquête fédérale ouverte au sujet des tests sur les animaux

Pour pratiquer des tests aussi concluants que possible, les troupes d’Elon Musk ont donc choisi d’expérimenter sur des porcs, des moutons, et surtout des primates. C’est une approche qui a déjà généré des critiques acerbes, notamment de la part de certains organismes qui militent en faveur d’un renforcement des garde-fous éthiques dans la recherche sur les animaux (voir notre article).

Et ces accusations viennent désormais de prendre une tournure encore plus sérieuse. Dans un long article, la journaliste Rachael Levy a dévoilé que l’entreprise faisait désormais l’objet d’une enquête au niveau fédéral. Cette investigation, qui n’avait jamais été évoquée dans les médias avant cette semaine, a pourtant débuté il y a quelques mois déjà. Et les motifs cités sont tous liés à une gestion prétendument calamiteuse des tests sur les animaux.

Singe neuralink
© Neuralink

Plus précisément, Neuralink est accusé d’avoir violé l’Animal Walfare Act. C’est un texte important, car il s’agit d’une des clés de voûte de la protection des animaux dans la législation américaine. Cette AWA définit ce que les chercheurs ont le droit de faire ou pas lorsqu’ils utilisent des cobayes vivants dans le cadre de leurs travaux.

Musk toujours aussi impatient et envahissant

Reuters explique avoir eu accès à des documents internes qui montrent que le personnel a régulièrement exprimé son inquiétude quant au rythme fou imposé par Musk. Cette information ne surprendra absolument pas les observateurs familiers des méthodes du sulfureux milliardaire. Il revendique ouvertement son amour pour l’innovation ultrarapide dans toutes les entreprises qu’il dirige ; pour lui, une entreprise se doit absolument de travailler à de 200 à l’heure, quitte à miner le moral des troupes ou à commettre de grosses erreurs par précipitation.

C’est en grande partie grâce à cette philosophie que les entreprises de Musk sont souvent les championnes incontestées de leurs secteurs respectifs (on pense notamment à SpaceX pour l’aérospatiale et Tesla pour l’automobile électrique).

© SpaceX

Mais elle s’est aussi retournée contre lui à certains moments, avec des conséquences potentiellement catastrophiques ; SpaceX est par exemple passé à deux doigts d’un fiasco financier à cause des problèmes rencontrés pendant le développement du moteur-fusée Raptor V2 (voir notre article). Reste que dans ces cas, il semble tout à fait légitime de vouloir avancer vite à condition d’accepter le risque, qui est essentiellement financier.

Mais dans le cas de Neuralink, nous parlons d’êtres vivants, et la précipitation de Musk a des conséquences autrement plus problématiques. À force de mettre une pression extrême sur ses troupes pour obtenir des résultats rapidement, il a mis ses employés dans une situation d’urgence permanente ; d’après un autre article du Business Insider, pour « motiver » ses troupes, il aurait régulièrement demandé à ses employés de travailler « comme s’ils avaient une bombe collée à la tête » — sous-entendu, comme des forcenés, à toute vitesse et avec le minimum syndical de précautions.

Neuralink a encore du chemin à faire

Selon Reuters, de nombreux tests ont donc été réalisés à la hâte pour coller au cahier des charges du grand manitou. Et cette hâte aurait augmenté considérablement la souffrance de certains animaux et le nombre de morts;. L’enquête affirme que l’organisation aurait déjà tué environ 1500 animaux, dont plus de 280 cochons, moutons et singes. Et dans plusieurs cas, il s’agirait tout simplement de négligences directement liées à cette cadence infernale.

Précisons que dans la plupart des cas, les animaux ne décèdent pas à cause d’expériences ratées ; il s’agit surtout de bêtes euthanasiées dans des conditions saines au terme du protocole. L’objectif est de pouvoir pratiquer une autopsie pour vérifier l’absence de lésions indésirables, par exemple. De plus, tous les concurrents qui ne bénéficient pas forcément de la même exposition médiatique — un autre effet pervers des frasques de Musk — pourraient également être problématiques sans qu’on ne le sache. Il convient donc de garder en tête qu’il manque certains éléments de contexte non négligeables, même si l’enquête semble extrêmement sérieuse et poussée.

Mais dans l’absolu, il s’agit tout de même d’un bilan très important — surtout que l’entreprise n’avance pas aussi vite que prévu. D’ailleurs, cela a probablement un rapport avec les coups de pression de Musk. Car depuis que Neuralink a été fondée en 2016, elle a été dépassée par plusieurs concurrents qui en sont déjà au stade de l’essai clinique (voir notre article).

Il conviendra donc de suivre les retombées de cette enquête de près, car elle pourrait mettre de nouveaux bâtons dans les roues du magnat de la tech ; à l’heure actuelle, l’entreprise semble encore excessivement loin d’atteindre les objectifs très ambitieux qu’elle s’était fixés à l’origine, comme soigner des personnes paralysées.

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4 commentaires
  1. Les enquetes vont s’abattre sur Elon Musk depuis qu’il a déclaré la guerre a ceux qui contrôlent Washington.
    A quand une enquete sur la souffrance animale de l’abattage Kasher ?

  2. à quand une enquête sur la négligence des citoyens par les gouvernements?

    laissez Elon travailler, j’ai besoin de traitement avant que ça soit trop tard

Les commentaires sont fermés.

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