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Hubble revisite les restes flamboyants d’une étoile après sa mort violente

Grâce au vénérable télescope, les astronomes espèrent percer les secrets d’un rémanent de supernova unique en son genre.

Même si c’est surtout l’impressionnant James Webb Space Telescope qui nous en a régulièrement mis plein les yeux ces six derniers mois, papy Hubble continue de faire de la résistance. Le vénérable observatoire a tenu à nous rappeler qu’il avait encore plus d’un atout dans sa manche avec une photo particulièrement spectaculaire.

Le sujet du jour se prénomme LMC N49, et il s’agit d’une supernova — ou plus précisément, d’un rémanent de supernova. Il en existe différents types, mais très vulgairement, les supernovas sont des explosions thermonucléaires cataclysmiques qui accompagnent la fin de vie d’étoiles à court de carburant.

Ces événements apocalyptiques produisent un signal incroyablement puissant, mais de très courte durée. À moins de la prendre sur le fait par hasard, en regardant au bon endroit au bon moment, il est très difficile d’étudier l’explosion en elle-même. Le plus souvent, les astronomes doivent se contenter d’étudier les rémanents comme celui-ci.

Ces grands nuages de poussière et de gaz surchauffé sont nettement moins brillants que les explosions à proprement parler, mais ils ont l’avantage de pouvoir subsister pendant des millénaires, ce qui permet aux spécialistes de collecter des données très importantes.

Ce sont en effet des laboratoires à ciel ouvert qui permettent d’étudier le cycle de vie des étoiles. Ils regorgent par exemple d’informations cruciales sur les interactions entre ces nuages et le milieu interstellaire, c’est-à-dire le mélange de gaz et de poussière qui occupe l’espace entre les étoiles. Plus largement, ils renseignent les spécialistes sur la dynamique globale de l’univers.

Une pelote cosmique unique en son genre

En l’occurrence, le nuage identifié par Hubble est situé dans le Grand Nuage de Magellan ; c’est l’objet le plus brillant de cette galaxie satellite de notre Voie lactée. Ce n’est pas la première fois qu’il a été scruté ; les premières observations remontent aux années 1970. Hubble lui-même en a déjà capturé une image en 2003. Le télescope Chandra l’a ensuite imité trois ans plus tard.

Si les astronomes reviennent lui rendre visite assez régulièrement avec de nouveaux appareils, c’est qu’il s’agit d’un rémanent aux propriétés singulières. En effet, le nuage a une forme de goutte d’eau et une structure filamenteuse pour l’instant unique dans la littérature scientifique ; ils se présentent généralement comme un ensemble de grosses « bulles » relativement uniformes.

Et ce n’est pas le seul point qui rend cette portion de la voûte céleste si intéressante. En 1979, des chercheurs y ont identifié un autre élément remarquable ; une étoile à neutrons aux propriétés impressionnantes se cache quelque part au milieu de cette pelote cosmique.

Un pulsar extrême caché dans la masse

Comme tous les objets de cette catégorie, elles apparaissent suite à l’écroulement gravitationnel du cœur d’une étoile massive pendant une supernova. l’astre est particulièrement dense ; sa masse est proche de celle de notre Soleil, mais son diamètre est à peu près équivalent à celui d’une grande ville. Pour l’illustrer, la NASA a l’habitude de dire qu’une cuillère à café de ce matériau pèserait plusieurs centaines de millions de tonnes !

Mais cette étoile se distingue surtout par son activité ; il s’agit d’un pulsar. C’est un sous-type d’étoile à neutrons qui présente un champ magnétique extrêmement intense. En l’occurrence, celui de LMC N49 est environ mille milliards de fois plus puissant que celui de la Terre. Mais ce qui définit réellement cette catégorie d’astres, c’est surtout leur rotation rapide. C’est pour cette raison que les puissants sursauts gamma émis par l’étoile nous parviennent sous forme de pulsations périodiques, d’où le terme « pulsar ».

L’un des principaux intérêts de cette nouvelle image composite, c’est justement d’étudier l’influence de cet élément perturbateur sur le matériel avoisinant. Les astronomes espèrent y trouver un élément qui permettrait d’expliquer la structure unique du rémanent.

Mais pour parvenir à des conclusions définitives, il faudra encore multiplier les campagnes d’observations — et peut-être même avec le James Webb. Le nouveau roi des télescopes a déjà prouvé qu’il était aussi capable de capturer des rémanents. Et puisqu’il observe dans l’infrarouge, contrairement à Hubble (UV/visible) et Chandra (Rayons X), il serait susceptible de fournir des informations complémentaires qui permettront peut-être de tirer les vers du nez à LMC N49.

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