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Marcher et courir à reculons a des effets étonnants sur la santé

L’expression « un pas en avant, deux pas en arrière » deviendra peut-être le nom d’un nouveau programme d’entraînement sportif.

Pour la plupart des humains, la marche est une activité qui est maîtrisée depuis l’enfance, au point d’en devenir entièrement instinctive ; mais malgré sa simplicité apparente, la marche est en fait une activité excessivement complexe. En plus des muscles, tendons et os des jambes qui permettent de soutenir le reste du corps, de très nombreux autres systèmes sont impliqués dans les déplacements et le maintien de la posture.

Pour rester debout et avancer, plusieurs sous-systèmes du corps doivent être coordonnés avec un haut degré de précision. Cela implique le système visuel, mais aussi le système proprioceptif qui permet de au cerveau de savoir ce que chaque membre est en train de faire.

Et ces informations doivent encore être nuancées grâce aux signaux qui proviennent du système vestibulaire. C’est une structure de l’oreille interne remplie de liquide qui se comporte un peu comme un gyroscope ; elle joue un rôle déterminant dans la sensation de mouvement et le maintien de l’équilibre.

Lorsque tous ces systèmes fonctionnent correctement, la marche devient une forme de pilotage automatique ; il n’y a généralement pas besoin de réfléchir outre mesure pour mettre un pied devant l’autre… mais lorsqu’il s’agit de faire l’inverse, c’est nettement plus compliqué.

En effet, notre système nerveux est conditionné pour la marche en avant ; la plupart des humains sont généralement beaucoup moins à l’aise lorsqu’il s’agit de marcher à reculons. Mais il est aussi possible de transformer cette relative faiblesse en bénéfice pour la santé. C’est en tout cas ce qu’explique Jack McNamara, un spécialiste de la physiologie de l’exercice affilié à l’University of East London.

Des bénéfices thérapeutiques bien documentés

Dans un billet publié sur la plateforme The Conversation, il s’est attardé sur les (nombreux) bénéfices de cette activité. Il explique que la marche à reculons nous force à multiplier les pas relativement courts. Elle est donc très intéressante pour le renforcement de certains muscles moins sollicités lors de la marche standard, mais tout de même très importants pour le maintien de la posture.

Pour appuyer son propos, il cite notamment deux études. La première, disponible ici, porte surtout sur l’aspect thérapeutique ; elle montre que des exercices centrés autour de la marche à reculons permettent d’améliorer significativement la démarche de personnes qui souffrent de douleurs chroniques au dos, ou de problèmes de posture et d’équilibre.

© Sasun Bughdaryan – Unsplash

En effet, se déplacer ainsi force le cerveau à multiplier les efforts de synchronisation entre les différents systèmes mentionnés ci-dessus. La marche à reculons est donc un exercice intéressant pour les personnes qui souffrent de problèmes de coordination, ou d’autres soucis au niveau moteur.

La seconde étude, disponible à cette adresse, montre que ce mode de déplacement est très intéressant pour les personnes qui souffrent de certains problèmes comme l’arthrose du genou. Ces soucis ont tendance à rendre la marche difficile ; mais la marche à reculons exerce des contraintes différentes sur les articulations. Elle peut donc être plus supportable dans ces cas de figure, et ainsi permettre à certains patients de continuer à faire un minimum d’exercice.

Un intérêt pour le sport de routine, et même de haut niveau

McNamara insiste aussi sur le fait que les bénéfices de la marche à reculons dépassent aussi le cadre thérapeutique ; différents chercheurs ont montré son intérêt dans le cadre d’une pratique sportive de type « fitness ».

Pour l’illustrer, il cite une autre étude qui montre que la dépense d’énergie augmente d’environ 40 % lorsqu’on inverse le sens de la marche. Ce chiffre suffit à en faire une activité intéressante pour l’entretien du corps ; cette étude montre par exemple que plusieurs sujets ont pu réduire considérablement leur masse graisseuse grâce à un programme d’entraînement basé sur cette approche.

© Braden Collum – Unsplash

Et cela peut même bénéficier aux sportifs de haut niveau. McNamara explique aussi que la marche, et surtout la course à l’envers permettent de renforcer considérablement certains muscles qui soutiennent le genou. C’est très intéressant pour un athlète, car cela diminue considérablement le risque de blessure. Et accessoirement, cela peut aussi se traduire par un gain significatif d’explosivité. Deux points très intéressants en termes de performances brutes.

Si vous craignez pour la santé de vos jambes, que vous cherchez à ajouter une nouvelle activité à votre programme de fitness ou que vous voulez tout simplement améliorer vos performances sportives, vous pourriez donc explorer la marche et la course à reculons. Il faudra simplement s’assurer de le faire dans un espace dégagé !

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