Passer son téléphone en mode avion sera bientôt inutile

« Veuillez mettre votre téléphone en mode avion. » Cette phrase fait partie du discours des hôtesses de l’air depuis deux décennies. Elle ponctue en général la présentation des consignes de sécurité. Mais dans quelques mois, elle pourrait bien disparaître. En effet, la Commission européenne réfléchit en ce moment même à laisser les passagers utiliser leur téléphone durant un vol.

Cette décision, qui doit encore être validée, pourrait permettre aux compagnies aériennes d’utiliser la technologie 5G pour connecter les passagers. Aujourd’hui un certain nombre d’avions disposent du wifi, mais la connexion est généralement très mauvaise. Cette nouvelle règle européenne pourrait donc permettre aux utilisateurs d’avoir accès à internet, mais également de passer des appels directement depuis les airs.

Une bonne nouvelle pour les passagers

Pour le commissaire européen Thierry Breton, une telle décision va permettre l’arrivée de « services innovants pour les utilisateurs. » Dans un communiqué publié il y a peu, il explique que « le ciel n’est plus une limite. » D’un point de vue technique, les avions devraient utiliser une connexion par satellite pour faire le relais avec la Terre. Cette solution ne présente, sur le papier, aucun risque d’interférence avec la tour de contrôle ou les pilotes.

Car c’est uniquement cette raison qui a poussé la FCC (la fédération en charge des communications) à interdire les communications en vol. En 1991 il était déjà techniquement possible d’utiliser un téléphone au cours d’un vol, mais face aux risques d’interférences cela a été interdit. Rapidement un « mode avion » est apparu sur nos smartphones et il était normal de l’activer lors du décollage d’un appareil.

Selon Dai Whittingham, directeur général du Comité de la sécurité aérienne du Royaume-Uni, cette interdiction relevait plutôt d’une méconnaissance. « Il y avait une crainte qu’ils [les téléphones] ne puissent interférer avec les systèmes de contrôle de vol automatique. »  Mais selon lui « le risque d’interférence est très faible » bien que non nul.

Le risque d’interférences est très faible

Alors que le lancement de la 5G avait inquiété les aéroports et les syndicats de pilotes, ces préoccupants ne semblent plus d’actualité sur le vieux continent. De l’autre côté de l’Atlantique, la FCC n’a pas encore rendu son verdict à ce sujet, mais la décision européenne risque de faire pencher la balance.

En vertu de cette directive, les 27 états membres de l’UE devront proposer une connexion 5G aux compagnies aériennes à partir du 30 juin 2023. Rien n’oblige en revanche ces dernières à faire profiter de cette technologie aux passagers. Des sociétés low cost pourraient ajouter l’utilisation de la 5Ge en « option » sur le prix du billet. C’est aujourd’hui déjà le cas avec le Wifi.

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