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Mais que faisaient ces chiens-saucisses dans les égouts du Colisée ?

Des archéologues ont eu la surprise de retrouver des ossements de teckels entre ceux des ours et des lions.

Le célèbre Colisée de Rome fait partie de ces vestiges à la valeur historique inestimable. En plus des masses de touristes qui se pressent chaque année pour l’observer, de très nombreux spécialistes de l’époque romaine continuent de l’étudier inlassablement pour en apprendre davantage sur cette illustre civilisation. Et en fouillant les égouts de l’édifice, une équipe d’archéologue a fait une découverte pour le moins surprenante.

« Nous avons trouvé de nombreux ossements provenant de chiens qui étaient similaires aux chiens-saucisses modernes », explique Alfonsina Russo, directrice du Colisée, dans une interview au Telegraph.

Ce terme renvoi aux teckels, une race de chien de chasse qui est originaire d’Allemagne. De l’autre côté du Rhin, ils sont généralement appelés Dachshund à cause de leurs cibles de prédilection (Dachs signifie blaireau dans la langue de Goethe). Comme les autres représentants du groupe des bassets, ils sont aussi surnommés « chiens-saucisses » pour des raisons assez évidentes.

© David Köhler – Unsplash

Les animaux, une attraction phare du Colisée

On sait pertinemment que les spectacles impliquaient souvent des animaux ; dans la littérature historique, on retrouve de nombreuses références à des venationes. C’est un type de spectacle où des animaux affrontaient d’autres bêtes ou même des humains.

Dans la plupart des cas, il s’agissait d’animaux assez exotiques qui provenaient des confins de l’immense Empire romain. L’ouvrage Rome, de la Cité-État à l’Empire, d’Élisabeth Deniaux, raconte par exemple comment Pompée a fêté l’inauguration de son théâtre en important des centaines de lions et de panthères. On retrouve aussi des références à des lions, des ours, des rhinocéros, et même des éléphants.

Une peinture à l’huile de gladiateurs en train d’affronter un lion dans le Colisée. © Firmin Didot – Wikimedia Commons

Malgré cela, la présence des pauvres teckels sur le site du Colisée a de quoi surprendre ; ils ne payent pas de mine au milieu d’une telle ménagerie. Et même les spécialistes restent perplexes. Ils sont incapables d’affirmer avec précision quel rôle ces saucisses sur pattes jouaient au sein du Colisée.

Chiens de cirque ou chair à canon ?

Ils ont tout de même deux hypothèses. La première, c’est qu’ils auraient pu être entraînés à réaliser différents tours et acrobaties pour divertir le public entre deux combats, un peu comme les chiens de cirque modernes. La seconde est plus dérangeante ; ils auraient aussi pu servir de défouloir à d’autres animaux, comme des ours, ou même à des gladiateurs humains.

Cette dernière suggestion est directement liée au caractère des Dachshunds. D’après l’American Kennel Club, qui gère toutes les démarches liées aux animaux de compagnie, ce sont des petites bêtes particulièrement teigneuses. « Ils ont été sélectionnés pour être des chasseurs de proies dangereuses, et peuvent donc se montrer braves voire même inconscients », explique l’institution au Telegraph.

Malgré leur petite taille, ils auraient donc pu se montrer plutôt combatifs. Même avec des bêtes nettement plus imposantes qui n’en feraient qu’une bouchée. Une déclinaison de « David contre Goliath » qui aurait pu plaire aux 50 000 spectateurs du Colisée, connaissant le goût prononcé des Romains de l’époque pour ces boucheries organisées.

À noter que les teckels n’étaient pas les seuls animaux qui jonchaient les égouts de l’arène. Les chercheurs y ont aussi trouvé les restes de chiens nettement plus gros. Le canal abritait aussi des os d’autruche, de lion, de léopard et d’ours. En revanche, pour savoir comment ils sont arrivés là, il va falloir faire preuve d’imagination !

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