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Des chercheurs ressuscitent un « virus zombie » âgé de 48 500 ans

Ces travaux montrent à nouveau que même s’il est relativement faible, le risque de pandémie lié à ces virus dormants n’est pas négligeable.

Il y a à peine plus d’un mois, des chercheurs ont publié une étude consacrée au risque posé par des micro-organismes potentiellement pathogènes emprisonnés dans le permafrost. Ce terme renvoie aux fameuses « glaces éternelles », celles qui restent généralement solides tout au long de l’année… ou du moins, c’était le cas avant que le réchauffement climatique ne s’invite dans l’équation.

À cause de cette tendance, des pans entiers du permafrost commencent à fondre. Des tas de micro-organismes très anciens, désormais, décongelés peuvent donc reprendre du service. Et il existe un risque non négligeable qu’ils puissent provoquer une pandémie dévastatrice (voir notre article en bas de page). Ce scénario est régulièrement appelé « débordement viral ».

À la fin du mois de novembre, une nouvelle équipe de chercheurs pour la plupart issus de l’Institut de Microbiologie, Bioénergies et Biotechnologie, à l’université d’Aix-Marseille, a une nouvelle fois confirmé cet état de fait.

Des “zombies” préhistoriques bien vivants

Ces travaux ont commencé par l’étude d’anciens échantillons de pathogènes dormants récupérés dans le permafrost russe. Les chercheurs ont réussi à réveiller 13 de ces micro-organismes, surnommés « virus zombies ». Et surtout, ils ont déterminé qu’ils avaient conservé tout leur potentiel infectieux, même après des millénaires passés dans la glace. L’un d’entre eux était notamment âgé d’environ 48 500 ans.

© Annie Spratt – Unsplash

D’après les chercheurs français, russes et allemands impliqués dans cette étude, il n’y a aucune raison de paniquer pour le moment. Ils estiment que le risque associé à ces virus est « totalement négligeable ». En effet, ils ne disposent pas de l’arsenal biologique nécessaire pour infecter les humains. Ils ciblent les amibes, de fascinants petits organismes unicellulaires qui ont joué un rôle déterminant dans l’évolution du vivant.

Un risque faible, mais bien réel

Il n’y a donc pas de souci à se faire vis-à-vis de ces 13 virus. Mais ils insistent aussi sur le fait que la conclusion pourrait être très différente pour les milliers, voire millions d’autres pathogènes dormants que contient le permafrost.

Selon eux, on peut extrapoler à partir de leurs travaux pour montrer que le danger est bien réel. Car si ces 13 virus ont pu se réveiller facilement en conservant leur capacité à infecter un hôte, statistiquement, on peut tout à fait imaginer qu’un virus capable d’infecter l’homme puisse faire de même.

Il faut toutefois nuancer ce risque. Rappelons que les virus sont entièrement dépendants de leurs hôtes. Une fois décongelé, un micro-organisme de ce genre dispose d’un temps limité pour trouver un être vivant où se réfugier. Or, les zones où l’on trouve du permafrost sont généralement presque désertes. Il y a donc peu de chances qu’un virus trouve un véhicule compatible dans cet environnement.

De plus, il faut aussi tenir compte du fait qu’en restant prisonniers du permafrost, ces virus ont été privés de plusieurs milliers d’années d’évolution. Cela signifie que contrairement aux virus en circulation, qui évoluent au contact de leurs hôtes au fil des générations, ces « zombies » n’ont pas eu l’occasion de s’adapter aux changements qui ont eu lieu sur Terre entre temps. Une situation qui réduit encore leurs chances de survie.

Le réchauffement climatique, ennemi public numéro un

Vous l’aurez compris, dans l’absolu, ce scénario reste (relativement) improbable. Mais ce n’est pas pour le plaisir de faire peur que les chercheurs continuent de travailler sur cette question et qu’ils multiplient les mises en garde. Car même si la probabilité est faible, il suffirait d’un alignement des planètes malheureux, et l’humanité pourrait se retrouver confrontée à un désastre sanitaire aux conséquences terribles.

Il faudra donc continuer de surveiller ces écosystèmes menacés comme le lait sur le feu… et surtout, il est indispensable de limiter l’impact du réchauffement climatique pour que ces micro-organismes restent prisonniers des glaces aussi longtemps que possible.

Le texte de l’étude (en pré-publication) est disponible ici.

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2 commentaires
  1. en gros du moment que des petits malins ne s’amusent pas a jour aux apprenti sorciers rien a craindre

    bon il y a un paquets de petits malins

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