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OCS, Bank, télécoms : Orange dessine les contours de sa nouvelle stratégie

Éparpillé entre plusieurs projets, Orange veut recentrer son activité sur les services de télécoms. C’est le souhait de sa directrice générale, Christel Heydemann, qui planche actuellement sur l’avenir de l’opérateur.

Orange ne veut pas être dans le rouge et pour rester vert, l’opérateur a besoin d’une nouvelle stratégie. À la tête de l’entreprise depuis quelques mois, Christel Heydemann a déjà un plan en tête pour l’avenir d’un opérateur qui s’est lancé dans de nouvelles activités ces dernières années. La directrice générale, qui a succédé à Stéphane Richard, dévoilera cette nouvelle stratégie le 16 février, mais les contours commencent à se dessiner.

Le Monde rapporte que la dirigeante a reçu l’appui des cabinets de conseils Bain & Company et le Boston Consulting Group (BCG) pour définir les pistes à suivre. Une tendance se dégage, celle de recentrer Orange sur les services de télécoms. L’opérateur ne doit plus « s’éparpiller dans de nouvelles activités », symbolisé par le développement du service de vidéo à la demande OCS et Orange Bank.

D’Orange Cinéma Séries à Canal+ Cinéma Séries ?

Orange ne compte pas perdre de temps concernant OCS, sa plateforme de streaming rivale de Netflix ou Amazon Prime Vidéo. Cette dernière est à vendre et c’est Canal+, déjà détenteur de 34 % du capital, qui tient la corde pour reprendre le service. Si l’opérateur n’évoque pas le processus de cession d’OCS et d’Orange Studio, Le Monde précise que « les discussions entre les deux parties se sont accélérées ces dernières semaines ».

Reste à connaître la somme qu’Orange devra verser à Canal+ pour que celui-ci accepte de récupérer une filiale en difficulté. Malgré ses 3 millions d’abonnés, OCS a accumulé plus de 400 millions d’euros de perte depuis sa création en 2008. Insuffisant pour véritablement peser sur un segment en pleine expansion, malgré l’intégration du catalogue HBO (Game of Thrones, House of Dragons…) pour se démarquer. La fin du contrat d’exclusivité pour diffuser en France les séries du studio américain sonne d’ailleurs comme le coup de grâce pour OCS. Il se termine à la fin de l’année 2022 et les discussions portent sur le montant qu’Orange est prêt à proposer et un engagement de Canal+ à conserver les 80 salariés d’OCS et d’Orange Studio.

Orange Bank : des motifs d’espoirs et des pertes

Plus récemment, Orange s’est aussi diversifié en lançant sa propre banque en ligne. Logiquement appelée Orange Bank, elle a fait ses débuts fin 2017 et revendique aujourd’hui 1,4 million de comptes en France. Troisième banque mobile dans l’Hexagone, Orange Bank ne serait pas un échec pour l’opérateur et bénéficie même d’un certain potentiel. Toutefois, Christel Heydemann serait « convaincue que l’opérateur n’est pas le mieux placé pour développer une banque en ligne ». Orange réfléchit donc à l’avenir de sa banque à la ligne et a confié cette lourde tâche à la banque Lazard.

Il faut dire qu’Orange Bank reste à bonne distance de Boursorama (filiale de la Société Générale) qui compte 3,3 millions de clients et ambitionne d’attendre les 4,5 millions en 2023. Pour suivre le rythme, il faut dépenser des millions d’euros et Orange Bank accumule les pertes depuis sa création en novembre 2017. Elles s’élèvent à 880 millions d’euros et le temps presse pour Orange qui préférerait trouver un nouveau partenaire ; plutôt que de se séparer de sa banque en ligne.

Télécoms, cybersécurité et recrutements

Néanmoins, ce sont bien les activités dans les réseaux de télécoms et celles pour les entreprises qui doivent porter le groupe. Orange a des ressources et travaille actuellement sur une refonte de son réseau de boutiques. L’opérateur veut passer de 528 points de vente cette année à 600 en 2026, tandis que le nombre de boutiques gérées par sa filiale Générale de téléphone doit doubler. Le Monde rappelle néanmoins que cette dernière propose des « conditions salariales moins favorables ».

Au centre des attentions, la filiale OBS doit également grandir pour devenir une entreprise de services numériques. Cette transformation passe par la cybersécurité, présentée comme « un des leviers de croissances pour Orange » par Christel Heydemann. « Nous avons pris la décision d’investir des centaines de millions d’euros dans la cyber depuis de nombreuses années. Je veux amplifier », expliquait la PDG. Pour atteindre ses objectifs, Orange prévoit de recruter « 600 personnes en France en 2023 ». Ils rejoindront les 2 700 salariés que compte Orange Cyberdefense.

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