La campagne de recrutement lancée en février 2021 est enfin terminée; dans la soirée du mercredi 23 novembre, l’Agence Spatiale Européenne a dévoilé le tout nouveau groupe d’astronautes européens qui rejoignent Thomas Pesquet et ses collègues de la promotion 2009. Et une Française figure parmi eux !
L’heureuse élue s’appelle Sophie Adenot, elle a 40 ans, et elle vient combler un vide important en devenant la première astronaute française depuis Claudie Haigneré, qui a voyagé à bord de la station Mir il y a plus de 20 ans. Il s’agit d’une ingénieure et pilote d’hélicoptère chevronnée, avec 3000 heures de vol au compteur d’après le Monde. Elle a fait ses armes à l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace, puis au prestigieux MIT avant de rejoindre Airbus Helicopters, puis l’Armée de l’Air où elle est en ce moment lieutenante-colonelle.
Elle devient donc la nouvelle figure de proue de l’astronautique française aux côtés de Thomas Pesquet, qui a hérité du poste en 2009. Et depuis, le natif de Rouen a mis la barre très haut; il s’est imposé comme une personnalité très appréciée des professionnels et du grand public, notamment grâce à sa personnalité et à son amour inconditionnel de la vulgarisation scientifique qu’il pratique avec beaucoup d’enthousiasme et de bienveillance.
L’avenir nous dira si Adenot marchera dans les pas de Pesquet à ce niveau, ou si elle se montrera un peu plus discrète. Dans tous les cas, cette nouvelle génération devrait commencer son entraînement dès le printemps 2023. Sa première mission, en revanche, ne sera pas pour tout de suite; cette promotion ne partira pas pour l’orbite avant 2026.
Ces néophytes ne participeront donc pas aux prochaines grandes missions comme le programme Artemis; ils vont commencer par apprendre le métier tranquillement à bord de l’ISS, avant d’être intégrés à des missions plus ambitieuses quand ils auront accumulé de l’expérience.
Arnaud Prost, un autre Français parmi les réservistes
Un autre Français, Arnaud Prost, a aussi été sélectionné en tant que réserviste. Cela signifie qu’il pourra être appelé ponctuellement pour renforcer les effectifs d’une mission précise, ou pour remplacer un astronaute blessé ou malade. Diplômé de Polytechnique et de l’ISAE-SUPAERO, il est également titulaire de plusieurs diplômes dans diverses branches des sciences spatiales (astrophysique, astronautique et planétologie). Il est aussi pilote de chasse dans l’armée de l’air et ingénieur en armement.
Nos deux compatriotes font partie de la poignée de lauréats sélectionnés parmi les 22 523 candidatures reçues par l’ESA. Un sacré honneur, sachant qu’il s’agissait de CV tous plus brillants les uns que les autres. Il est d’ailleurs intéressant de constater que d’après les chiffres officiels de l’ESA, la France a été le pays qui a soumis le plus de candidatures. Avec 7087 prétendants, l’Hexagone devançait largement l’Allemagne (3695 candidats), le Royaume-Uni (2000) ou encore l’Italie (1845).
Notons aussi qu’il s’agit d’une promotion très équilibrée. On compte trois hommes et trois femmes dans le groupe des titulaires. Du côté des réservistes, on trouve six femmes pour 5 hommes. L’agence avait indiqué vouloir “initier un grand changement générationnel” en incitant les femmes à postuler; et c’est réussi puisque c’est la toute première promotion d’astronautes qui présente une parité hommes-femmes quasi-parfaite.
John McFall, le tout premier parastronaute de l’ESA
Et cette volonté d’ouverture va encore plus loin. Le contingent des astronautes accueille pour la première fois une personne en situation de handicap; il s’agit de John McFall, un Britannique qui devient le tout premier “parastronaute” de l’histoire de l’ESA.
En effet, l’intéressé a été amputé d’une jambe suite à un grave accident de moto à l’âge de 19 ans. Par la suite, il est devenu athlète professionnel, avec plusieurs médailles dans des compétitions prestigieuses. On peut notamment citer son bronze aux Jeux Paralympiques de Pékin en 2009. Il a ensuite suivi une formation médicale qui sera d’une grande aide pour le programme Parastronaut Feasability Study. À travers cette étude, il va devenir un pionnier; sa contribution permettra à l’ESA d’étudier les modalités d’accès à l’espace des personnes à mobilité réduite.
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Franchement, vouloir absolument inclure des personnes handicapées en tant qu’astronautes c’est de la pure démagogie. Bien sûr que tout le monde doit être traité avec respect et égalité, mais là, c’est comme si la RATP ouvrait son recrutement de chauffeurs de bus au malvoyants sous prétexte d’égalité. Non, nous ne pouvons pas TOUS faire tout ce qu’on veut, c’est la vie et c’est pas grave.